Mercredi 29 mars, les gouvernements des 27 pays de l'UE peuvent s'attendre à une lettre de la Première ministre britannique Theresa May. Cette lettre informe les collègues de l'UE que le Royaume-Uni déclenche l'article 50 du traité de Lisbonne. Autrement dit, les discussions sur la séparation entre Bruxelles et Londres sont sur le point de commencer.
À partir du moment où la lettre est envoyée, le compte à rebours se met en marche. Les parties ont deux ans pour signer les papiers du divorce. La cérémonie "nous rompons" aura donc lieu vers la fin mars 2019. Il semble que ce sera tout sauf un divorce calme et amical.
60 milliards d'euros
Jean-Claude Junker, le président luxembourgeois de la Commission européenne, a indiqué que Londres dépenserait plus de 60 milliards d'euros pour le divorce. C’est le montant que devra payer le Royaume-Uni pour quitter l’UE.
Cela concerne l’argent que les Britanniques ont déjà promis, comme l’argent pour toutes sortes de projets d’infrastructures que l’UE avait à l’ordre du jour pour les années à venir. Se pose également la question de savoir qui doit financer les retraites des fonctionnaires européens du Royaume-Uni.
Ce projet de loi est un signal adressé aux autres pays de l’UE susceptibles de vouloir suivre l’exemple britannique. Junker l'a dit dans une interview. "Si d'autres pays devaient partir, cela signifierait la fin de l'UE."
Il est presque certain que les Britanniques contesteront le montant de la facture. En conséquence, une dispute entre les deux parties devient immédiatement un fait. Certains hommes politiques britanniques ont déjà qualifié ce montant d'absurde et d'autres estiment que le Royaume-Uni devrait pouvoir quitter l'UE sans payer un seul centime à Bruxelles.
L’accord de libre-échange sera retardé
Cet argument retardera ce qui constitue, d’un point de vue économique, la partie la plus importante des négociations. Il s'agit des négociations sur un accord de libre-échange entre l'UE et le Royaume-Uni.
Michiel Barnier mène les discussions au nom de l'UE sur la séparation entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Il a précédemment indiqué que les deux parties doivent d'abord s'entendre sur les termes du divorce. C’est seulement alors qu’ils pourront entamer des négociations de libre-échange. Les Britanniques souhaitent en revanche mener ces négociations en même temps que les discussions sur le divorce.
Les politiques adopteront une position ferme
Les préoccupations des entreprises seront perdantes et les politiciens seront principalement attentifs à la question « comment puis-je être le plus dur ? ». Tout cela pour un gain politique dans notre propre pays. Les entreprises des deux pays veulent s’assurer que les échanges commerciaux soient le moins possible perturbés par les négociations.
Si de nombreuses entreprises ou secteurs sont touchés par le Brexit, il y a de fortes chances que les politiques des deux côtés de la Manche rejettent la faute sur l’autre partie. L’entrepreneur devra alors supporter lui-même le préjudice économique.