Divers partis de la Chambre des représentants s'inquiètent de la répartition du budget agricole européen à partir de 2021. Ils craignent une nouvelle détérioration de la position concurrentielle néerlandaise au sein de l'Union européenne. Cela s'est manifesté lors du débat du mercredi 15 mai sur la nouvelle politique agricole et le Plan stratégique national (PSN).
"Les Pays-Bas financent la destruction de leur propre secteur agricole", déclare Barry Madlener, qui a été pendant de nombreuses années président du parti PVV au Parlement européen, en réponse à la lettre que la ministre Carola Schouten (Agriculture, Nature et Alimentation Qualité) envoyé la semaine dernière sur la nouvelle politique agricole européenne. Elle y plaide en faveur de la suppression progressive de la prime de base et du déplacement du budget vers des éco-régimes, avec des conditions flexibles. Ces conditions doivent garantir qu'il n'y a pas qu'un petit groupe qui reste motivé à participer à la politique européenne de durabilité.
Selon lui, les Pays-Bas (de tous les États membres européens) se détériorent le plus, après Malte. "C'est un fait qu'en raison de la valeur élevée de la production par hectare, les Pays-Bas se situent en tête des montants de prime de base par hectare et ont donc beaucoup à perdre." Le PVV dénonce la politique agricole européenne, mais ce n'est pas surprenant étant donné que le parti de Geert Wilders veut quitter l'Union européenne. La façon dont Forum pour la démocratie, grand vainqueur des élections provinciales, pense la politique agricole reste incertaine. Comme d'habitude, ni Thierry Baudet ni Théo Hiddema n'ont pris part au débat agricole.
Compétitivité des Pays-Bas
Le PVV a reçu un certain soutien de Jaco Geurts du CDA. Cette faction se demande également quelles conséquences le plan stratégique national aura sur la compétitivité du secteur agricole néerlandais. Le parti s'attend à ce que le ministre Schouten planifie soigneusement cela avant de prendre une décision finale. Schouten a promis de surveiller cela de près et forme donc une coalition de personnes partageant les mêmes idées avec plusieurs pays. En revanche, elle n'a pas été en mesure de répondre à la question de savoir comment les principaux concurrents (France et Allemagne) entendent mettre en œuvre la nouvelle politique agricole.
Le SGP a également fait remarquer au ministre que le basculement du budget agricole européen (de la prime de base vers les éco-régimes) signifie une baisse des revenus pour les Pays-Bas. En effet, la politique de la nature et du climat coûte de l'argent. "Les subventions pour les éco-régimes ne constituent pas des revenus, mais une compensation pour les revenus perdus", explique Roelof Bisschop du SGP.
"En échange d'une politique d'innovation"
Helma Lodders du VVD a également été assez critique à l'égard de l'égalité des chances en Europe, bien qu'elle ait reconnu que son parti était favorable à la suppression progressive des subventions agricoles européennes en échange d'une politique d'innovation. Elle a demandé à Geurts comment expliquer le "discours de Humboldt" de Wopke Hoekstra (CDA), ministre des Finances. Selon elle, Hoekstra montre que le CDA s'oriente dans le sens d'un déplacement du budget agricole européen vers d'autres priorités, comme la sécurité et la politique migratoire.
Geurts a relativisé la discussion sur la suppression progressive de la prime de base en disant que le budget agricole est un « chef sache ». "Cela dépend du Premier ministre Mark Rutte. Il détermine l'engagement néerlandais en consultation avec les premiers ministres des autres États membres européens." Selon Geurts, le ministre Schouten a peu d'influence sur cette discussion au sein de l'Union européenne.