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Une autre mesure anticrise ajoutée à la longue liste

25 Avril 2020 - Eric de Muguet

Lors d'une réunion à mi-parcours non annoncée, le conseil d'administration de la BCE a décidé cette semaine d'ajouter une mesure supplémentaire à la longue liste de mesures déjà prises pour aider l'économie à traverser la crise du coronavirus.

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La banque va geler les notations des entreprises et des pays. Jusqu’en septembre 2021, la BCE utilisera les notations telles qu’elles étaient au 7 avril 2020. Toute dégradation de la solvabilité après le 7 avril n’aura aucune conséquence à des fins de garantie, à condition que la notation reste au moins BB. Les banques centrales des pays de la zone euro peuvent également accepter temporairement en garantie des actifs ne répondant pas aux critères d'éligibilité. Prenons par exemple les prêts au secteur des PME avec une garantie des gouvernements.

Réduire les garanties
Les obligations d’État grecques peuvent désormais également servir de garantie pour les prêts de la BCE, ce qui n’a plus été le cas depuis la crise de l’euro. Cela profite principalement aux banques grecques. La BCE accepte temporairement davantage de risques dans son bilan en abaissant de 20 % la décote sur les garanties dans tous les domaines.

La décote est le pourcentage par lequel la BCE réduit la valeur de la garantie pour plus de sécurité. Par exemple, si une obligation vaut 100 €, la BCE agira comme si la valeur était de 80 €, par exemple. De cette manière, la banque se protège en cas de faillite de la contrepartie ou de baisse de valeur du collatéral. La BCE estime que cela permettra aux banques de la zone euro d’emprunter environ 140 milliards d’euros supplémentaires auprès de la BCE.

Solvabilité menacée
L’objectif est de garantir la disponibilité des garanties dont les banques doivent disposer pour emprunter de l’argent auprès de la BCE. Même si les pays et les entreprises voient leur solvabilité se dégrader dans un avenir proche. Le risque de dégradation des notes de crédit est élevé, compte tenu de la crise. Mais cela peut souvent signifier que les entreprises qui sont fondamentalement saines et qui sont temporairement confrontées à des vents contraires dus à la crise du coronavirus reçoivent une note inférieure.

Si la politique reste inchangée, ces entreprises seront moins susceptibles d’obtenir des capitaux, voire pas du tout, ce qui pourrait à son tour approfondir et aggraver la crise. La BCE souhaitait également éviter d’éventuels problèmes, c’est pourquoi elle a pris des mesures proactives. En donnant plus d’espace aux banques centrales nationales, la BCE offre également plus de flexibilité. La BCE a indiqué qu'elle prendrait de nouvelles mesures, si nécessaire, pour atténuer les conséquences d'une dégradation des notes de crédit.

Le choc externe passera
À mon avis, cela signifie que nous devons prendre en compte le fait que si les réductions de notation de crédit sont décevantes, la BCE abaissera encore le plancher. La décision de geler temporairement la solvabilité des prêts aux banques de la zone euro apparaît comme une excellente mesure, d'un point de vue macroéconomique, compte tenu de la situation économique. La BCE veille à ce que les pays/entreprises qui deviennent moins solvables en raison de la crise du coronavirus (choc extérieur qui passera) ne rencontrent pas de problèmes supplémentaires qui pourraient transformer un problème temporaire en un problème permanent, c'est-à-dire la ruine.

Cela dit, la promesse de ne pas exclure de nouvelles mesures visant à atténuer les effets de nouvelles dégradations du crédit pourrait avoir un effet indésirable. Il existe un risque que la BCE aille au-delà de ce qui précède (= aider les entreprises à surmonter une situation problématique temporaire) et soutienne structurellement les pays/entreprises qui deviennent moins solvables pour des raisons autres que la crise du coronavirus. Il s’agit d’une politique économique peu judicieuse, qui interfère avec les forces du marché, et qui dépasse donc largement les limites de la politique monétaire.

Il est donc compréhensible que la BCE ne souhaite pas que cette mesure dure trop peu de temps, mais choisisse une période plus longue dans un souci de tranquillité. J’aurais cependant aimé entendre la banque dire qu’elle annulerait cette mesure si la situation économique se normalisait avant septembre 2021.

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