Nouveautés Mécanisation
Ventes de machines méga, mais les pièces sont épuisées
Les fabricants de machines agricoles souffrent souvent peu de la crise corona. Surtout en Amérique du Nord, les nouveaux tracteurs, moissonneuses-batteuses et outils sont difficiles à trouver. La pression sur l'approvisionnement en pièces s'accroît donc. Il y a des problèmes importants ici. Les fabricants en Europe sont également confrontés à des problèmes de livraison. Par exemple, Fendt est contraint de fermer temporairement ses portes.
C'est un problème de luxe pour les fabricants, mais très ennuyeux. Les commandes passées ne peuvent en aucun cas être satisfaites car les ceintures, les moulages et les micropuces ne sont pas disponibles. Un problème d'approvisionnement similaire s'est posé au début de la crise du coronavirus. Ensuite, le commerce mondial a été gravement perturbé par la première vague corona. Les fournisseurs ne parviennent toujours pas à suivre le rythme. Les fabricants, les importateurs et les revendeurs voient la saison des ventes se dérouler avec des dents serrées.
Fendt ferme ses portes
Le géant américain des machines Agco Corp fait partie des constructeurs confrontés à de gros problèmes d'approvisionnement. Dans leurs usines américaines, mais maintenant aussi en Europe. Fendt a annoncé cette semaine qu'il fermerait ses portes du 22 au 30 avril. Les 2 usines sud-allemandes ne peuvent pas recevoir de nouvelles pièces moulées, mais il y a aussi des problèmes avec d'autres pièces. Fendt attribue le problème à des problèmes de production chez les fournisseurs, qui n'ont pas fonctionné normalement depuis le déclenchement de la pandémie corona.
"Nous ne devons pas vendre et les délais d'attente pour les nouvelles machines peuvent aller jusqu'à 6 mois", a déclaré le responsable de l'approvisionnement d'Agco, Greg Toornman, à l'agence de presse Reuters. "C'est trop tard pour la saison des récoltes aux États-Unis." Selon Reuters, ce n'est pas seulement Agco qui a des problèmes. Les 2 autres grandes entreprises : John Deere et CNH, sont également aux prises avec des pénuries. Agco, JD et CNH ne sont pas les seuls à réclamer des pièces. L'ensemble de l'économie américaine est à la hausse cette année. Cela se traduit par un nombre de commandes de pièces supérieur à la moyenne. Après une année difficile, les fournisseurs n'ont pas encore pu reconstituer leurs stocks déficitaires. A cela s'ajoutent des problèmes logistiques dans le monde entier.
Abonnements de saison
Selon une étude de la banque américaine Morgan Stanley, le stock de tracteurs en Amérique du Nord n'a pas été aussi faible en 18 ans. Les commerçants s'inquiètent de la situation. Les dates de livraison ne peuvent pas être respectées et la saison des semailles et des récoltes est passée avant que les machines ne soient prêtes. C'est pourquoi les agriculteurs décident de ne rien acheter. Les fabricants et les concessionnaires essaient de faire ce qu'ils peuvent. Par exemple, les concessionnaires Agco ne sont pas autorisés à détenir des stocks. Ces machines sont vendues directement aux utilisateurs finaux. John Deere n'a pas répondu aux questions de Reuters, mais a annoncé en février être principalement aux prises avec des problèmes de livraison dans le domaine de l'électronique.
Cette électronique est un composant de plus en plus important pour toutes les machines agricoles. L'utilisation de micropuces dans les tracteurs et les moissonneuses est encore beaucoup plus faible que dans une voiture particulière moyenne, mais l'utilisation augmente. Les livraisons de ces puces sont en tête de l'ordre du jour. L'acier et le plastique sont également très demandés. Agco essaie de résoudre ce problème en s'approvisionnant en pièces d'Amérique du Sud ou d'Europe, où il y a plus de stock qu'aux États-Unis.
Orage parfait
Toornman appelle cela une "tempête parfaite" pour Reuters. La crise corona, les problèmes logistiques, les pénuries de toutes les matières premières et les agriculteurs avec un gros portefeuille. Aux États-Unis, les agriculteurs de cultures arables ont profité de la flambée des prix du maïs et du soja. Le plus haut depuis 8 à 10 ans. Les attentes pour la saison à venir sont également bonnes. Tout le monde veut acheter de nouvelles machines, mais elles n'existent tout simplement pas.
En Europe cette jubilation est bien moindre. Aux Pays-Bas, les prix des pommes de terre et des oignons dictent le sentiment des agriculteurs et les prix du lait celui des producteurs laitiers. Ils ne permettent pas d'investir beaucoup. Cependant, les ventes continuent. Ailleurs en Europe - où le marché des céréales détermine notamment l'ambiance - la situation est un peu plus rose. Le colza est cher, mais les betteraves sucrières ne rapportent presque rien. A cela s'ajoutent les 3 années sèches, ce qui signifie que tout le monde n'a pas bénéficié de prix plus élevés. Néanmoins, Fendt a également rempli les carnets de commandes et les constructeurs européens ont bien performé en 2020. Le constructeur de tracteurs espère pouvoir livrer toutes les commandes cette année, problème ou pas.
Niels van der Boom
© DCA Market Intelligence. Ces informations de marché sont soumises au droit d'auteur. Il n'est pas permis de reproduire, distribuer, diffuser ou mettre le contenu à la disposition de tiers contre rémunération, sous quelque forme que ce soit, sans l'autorisation écrite expresse de DCA Market Intelligence.