La récolte de pommes de terre en Flandre et en Wallonie est inférieure à la moyenne de ces dernières années. C'est ce qu'attestent les premiers chiffres de récolte expérimentale des plus grandes variétés de frites publiés par PCA et Fiwap. Comment ces parcelles résisteront-elles aux chaleurs estivales à venir ?
Le centre de contrôle belge PCA et l'organisation de pommes de terre Fiwap surveillent cette année 31 parcelles de la variété de frites Fontane. De loin la race la plus importante en Belgique. Les parcelles sont situées à la fois en Flandre et en Wallonie et sont suivies toutes les 32 semaines à partir de la semaine 2. De plus, 18 parcelles Challenger sont suivies avec la même fréquence.
Rendement inférieur à la moyenne
Les Fontane ont démarré relativement tôt cette année. La date moyenne des semis est le 16 avril, soit 6 jours plus tôt que la moyenne des dernières années. Lors des premières vendanges d'essai fin juillet, les parcelles ont connu en moyenne 102 jours de végétation. Le rendement s'est élevé en moyenne à 32,7 tonnes par hectare. C'est moins que la moyenne de 35,6 tonnes par hectare des 10 dernières années avec le même nombre de jours de croissance. C'est aussi un peu moins que la moyenne décennale à la même date (10 juillet) : 27 tonnes par hectare.
PCA indique que le nombre de tubercules est inférieur (2 pièces), ce qui signifie que le tri est légèrement plus grossier que les années précédentes. Le pourcentage de 50 millimètres vers le haut est en moyenne de 68 %. Le poids sous l'eau de 383 est assez moyen.
Challenger moins grossier
Une image assez similaire en termes de rendement peut être observée avec la variété Challenger. Ces parcelles ont été plantées en moyenne le 19 avril. Tout comme Fontane, les rendements varient considérablement, de 18 à 40 tonnes par hectare. La moyenne est de 99 tonnes par hectare après 30 jours de culture.
Contrairement aux Fontane, les Challengers se sont beaucoup améliorés. "Seulement" 43 % entrent dans la catégorie à partir de 50 millimètres. Le tri est moins grossier, notamment en Wallonie, où l'on a compté le plus de tubercules par plante. Le poids sous l'eau des parcelles Challenger était de 399 immédiatement après la première récolte test, ce qui est assez élevé, précise PCA.
Comment les pommes de terre survivent-elles à la chaleur ?
Une canicule est également attendue en Belgique dans les prochains jours. La température dépassera les 6 degrés le jeudi 30 août et ne pourra descendre en dessous que le vendredi 14 août, précisent désormais les services météorologiques. Les récoltes de pommes de terre sont encore fraîches et présentent un bon potentiel, disent les initiés. C'est particulièrement le cas du Challenger, légèrement plus lent au développement. Cependant, on constate également dans certaines parcelles que la levée et le premier développement ont été difficiles ce printemps, ce qui explique en partie le nombre plus faible de tubercules.
Ce qui frappe également, c'est le poids immergé élevé sur un certain nombre de parcelles. Si cela continue à augmenter, cela peut entraîner des problèmes de qualité. Pour la variété Bintje (encore 10 à 15 % des surfaces belges), la croissance est au rendez-vous. Surtout quand la canicule s’accompagne d’orages. Les producteurs espèrent que ces averses apporteront un certain soulagement. Au cours du mois de juillet, les pluies sont tombées sur tout le pays, mais moins qu'aux Pays-Bas. En Wallonie 20-25 millimètres répartis sur juillet. Cela signifie que la sécheresse reste littéralement un sujet brûlant.
Moment MH difficile à déterminer
La chaleur extrême de l'été est également défavorable à l'application de l'inhibiteur de germination MH, même si la pratique a montré au cours des deux dernières années qu'il peut également faire du bon travail à des températures élevées. Pourtant, les producteurs hésitent quant à l’effet.
Encore plus au sud, dans le nord de la France, une canicule similaire est attendue avec des températures pouvant atteindre 37 degrés ce week-end. Selon les initiés, il a plu davantage ici en juillet, ce qui a profité aux récoltes. La combinaison d’un développement difficile des cultures au printemps, de la sécheresse et de la chaleur extrême inquiète les producteurs. Fontane résiste relativement bien à la chaleur, mais toutes les variétés ne résistent pas aux intempéries estivales à venir.
10 tonnes nécessaires
La pluie dans la deuxième quinzaine d'août est nécessaire pour permettre à au moins 10 tonnes supplémentaires de croître, afin que les contrats puissent être livrés dans leur intégralité. Il n'est pas nécessaire d'avoir beaucoup de « kilos en trop » pour le moment, indiquent les initiés. Le prix actuel des pommes de terre donne un sentiment négatif, avec un excédent de la nouvelle récolte qui se termine déjà avant les vaches. En Belgique, toutes les vieilles pommes de terre n’ont pas encore été éliminées. Ce sont surtout les lots qui souffrent de problèmes de qualité qui sont encore stockés. Les producteurs de pommes de terre en Wallonie ne disposent toujours pas de système de compensation financière.