L'industrie de la transformation de la pomme de terre regarde avec une grande inquiétude l'arrêt imminent des importations et l'augmentation des tarifs pour les chips européennes. Après la Nouvelle-Zélande et l'Australie, les États-Unis se sont aussi récemment manifestés en la matière. "Tout est sur le pont", déclare de Vavi.
Les développements récents soulèvent la question de savoir si la guerre des puces est entrée dans une nouvelle phase. Ces dernières années, plusieurs pays ont imposé des droits d'importation sur les frites surgelées en provenance des Pays-Bas, de Belgique et d'Allemagne. L'Afrique du Sud et le Brésil ont tenté d'empêcher que les frites européennes soient vendues à un prix inférieur au prix du marché.
Fin 2018, la Colombie a également introduit des mesures protectionnistes pour protéger son propre marché. Le pays a imposé une taxe à l'importation de 8 % sur les produits surgelés à base de pommes de terre. Au grand dam des grands pays exportateurs de puces, qui estiment qu'il n'est pas question de dumping. Une transformation efficace des pommes de terre rendrait nos frites bon marché dans des pays comme la Colombie.
L'OMC se penche sur la question
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) qualifie cette question d'injuste et l'a annoncé en octobre 2019 les mesures à prendre contre la Colombie. Cette procédure est toujours en cours, a déclaré Hylke Brunt, secrétaire de l'Association pour l'industrie de transformation de la pomme de terre (Vavi), interrogée. "L'OMC a maintenant nommé un groupe temporaire de juges pour examiner cette question."
Reste à savoir quel sera le résultat. Les fabricants de puces espèrent que la mesure colombienne pourra être annulée. La Colombie elle-même n’est pas un acheteur majeur de frites européennes, mais on craint un effet domino qui effondrerait le marché dans toute l’Amérique du Sud. Quelque chose qui causerait de gros dommages à l’industrie des puces et qu’ils n’ont pas. Certainement pas maintenant que les ventes sont soumises à une forte pression en raison de la crise du coronavirus.
Frites « subventionnées »
Néanmoins, les exportations de puces ne sont que davantage menacées. La crise du coronavirus en est la base. Par exemple, l'Australie et la Nouvelle-Zélande exhortent depuis mai le gouvernement à imposer des restrictions à l'importation de frites surgelées en provenance de Belgique et des Pays-Bas. En raison de l'effondrement des ventes et du système de compensation du gouvernement, nos frites « subventionnées » seraient proposées en masse à des prix de dumping.
Ce qui dérange particulièrement Brunt, c’est que la justification est fragile de tous côtés. "Par exemple, le système de compensation créé par le gouvernement est destiné aux producteurs et non à l'industrie de transformation. De plus, les usines de chips aux Pays-Bas ont traité des volumes fixes à des prix contractuels préalablement convenus. Pas à des prix sportifs."
'Pas de dumping'
Cependant, il existe un stock important de produit final dans les entrepôts frigorifiques. Cependant, selon Brunt, les mesures menacées sont projetées sur quelque chose qui pourrait arriver. A sa connaissance, il n'est pas question de dumping dans les pays exportateurs cités. "Mes membres n'y voient aucun intérêt. Ils doivent récupérer les pertes subies."
Hylke Brunt, Vavi
Nouvelle-Zélande réclamations L'opposé. La question de savoir si Brunt a raison dans sa position devra être déterminée par l’enquête que le gouvernement de Nouvelle-Zélande (et peut-être aussi d’Australie) pourrait mener. Potatoes New Zealand a soumis une demande à cet effet. "Nous n'avons pas d'autre choix que d'attendre et de voir ce que dit un tel rapport. D'après notre expérience avec la Colombie, nous savons que des pommes et des oranges sont souvent comparées, c'est pourquoi nous suivons la question de près."
Impact de la situation
La Nouvelle-Zélande et l'Australie ne sont pas les plus gros acheteurs de frites européennes. Par exemple, la Belgique, le plus grand exportateur de frites, l'Australie et la Nouvelle-Zélande se classent respectivement au 27e et au 71e rang des destinations d'exportation. En Nouvelle-Zélande, 85 % de la consommation de frites provient normalement de sa propre production. Cependant, selon Brunt, il ne s’agit pas seulement de la taille, mais aussi de la fonction de signal des mesures imminentes. "Nous ne voulons pas de conclusions basées sur des rapports inexacts."
La situation aux États-Unis, dont la taille revêt une plus grande importance pour l'industrie européenne des puces, est peut-être encore plus préoccupante. Là aussi, c'est le bordel. Par exemple, l’organisation américaine National Potato Council (NPC) demande au gouvernement fédéral convoqué de taxer les frites surgelées en provenance des Pays-Bas et de Belgique avec une taxe à l'importation de 100 %.
Problème politique aux États-Unis
Aux États-Unis, il s’agirait également de lutter contre les scènes de dumping. Cependant, selon Brunt, cela cache un agenda politique plus complexe. Par exemple, l'importation de frites serait utilisée comme « compensation » dans un problème lié à l'industrie aéronautique. "Je comprends, d'après les signaux que nous recevons, que ce n'est pas possible. Les produits surgelés ne pourraient pas simplement être utilisés pour corriger un autre problème."
Pourtant, le signal est inquiétant, note Brunt. "Si des pays décident soudainement d'élever leurs frontières, cela n'est pas bon pour le principe du libre-échange. Un élément dont dépend l'industrie des puces en Europe du Nord."