Si un secteur est en grande difficulté, des plans rigoureux sont mis sur la table. Pour tenter de lisser le prix des pommes de terre de consommation libre, il est question de retirer le produit du marché avant sa récolte. Le plan a-t-il une chance de réussir ?
Vouloir réguler le marché est un souhait qui revient toujours les années où les prix sont extrêmement bas. Cela s'est produit à plusieurs reprises dans un passé récent pour les pommes de terre et les oignons de conservation. Finalement, aucune initiative n’a abouti. Il y a plusieurs raisons à cela. En 2018, nous avons le histoire a déjà été répertorié. La crise du coronavirus est une situation unique. Cela nécessite-t-il une solution unique ? Nous examinons les idées.
Quel est le plan?
Le marché de la pomme de terre de consommation se trouve dans une situation sans précédent. Pas du côté de la production, mais du côté des ventes, les choses vacillent à cause de la crise du coronavirus. Les transformateurs de pommes de terre frites n'ont désormais plus besoin de pommes de terre gratuites, ce qui a un effet désastreux sur les prix. Les pommes de terre nouvelles vont directement aux vaches. Certains producteurs de pommes de terre, soutenus par LTO Arable Farming, NAV et l'Organisation des producteurs de pommes de terre de consommation (POC), envisagent de retirer 25 % des pommes de terre gratuites du marché. Les pommes de terre sous contrat restent intactes. Le plan doit être mis en œuvre dans toute l’Europe occidentale.
Y a-t-il autant de pommes de terre gratuites ?
En 2019, Boerenbusiness a mené une étude sur le comportement commercial des producteurs de pommes de terre. Cela s'est également produit en 2012. Parmi les producteurs interrogés aux Pays-Bas et en Belgique, 55 % ont indiqué qu'ils vendaient leurs produits dans le cadre d'un contrat à prix fixe. Les kilos excédentaires sont livrés à ces producteurs au prix journalier dans près de la moitié des cas. 30% les vendent librement. Ils en vendent environ 15 % en pool.
Les contrats à prix fixe sont un peu moins utilisés en Belgique. Il est difficile de dire exactement combien de pommes de terre il y a gratuitement. Les fêtes ont souvent un acheteur, mais pas encore de prix. Les producteurs appellent cela des kilos gratuits. Aux Pays-Bas, cette part est librement estimée entre 10 et 15 %. Ces dernières années en particulier, les transformateurs ont encore élargi leur couverture par le biais de contrats. Ce pourcentage est plus faible en Belgique et en France. En incluant les kilos en trop, il est possible d'augmenter un volume important, même si cela sera passionnant.
Que va-t-il arriver à ces pommes de terre ?
L’idée est de vendre les pommes de terre à l’industrie de l’alimentation animale, qui était également le principal acheteur de pommes de terre éligibles au système d’indemnisation. Avebe avait déjà clairement indiqué qu'elle n'avait aucun intérêt à transformer des pommes de terre frites. La vente de pommes de terre pour la production de biogaz est considérée comme un gaspillage alimentaire et n'est donc pas souhaitable.
A-t-il une chance de réussir ?
Les expériences passées n’offrent aucune garantie pour l’avenir, mais en regardant les initiatives précédentes, on ne peut s’empêcher d’avoir de gros doutes. Un plan de consommation de pommes de terre a été lancé en 2009 (Stichting Poolfonds Aardappelen). En Belgique et en France, trois groupes de défense ont réessayé en 3, avec un plan plus structurel pour les excédents en Europe. Lorsque le secteur a été confronté à une grave pénurie 2018 semaines plus tard, le plan a été abandonné, malgré le financement du Fonds de développement rural. Le financement est une question délicate, qui n’est pas encore claire. Le passé montre que le marché peut évoluer rapidement, rendant les idées obsolètes.
Ce plan est-il différent ?
La situation de départ est unique. Non seulement à cause du motif, mais aussi parce que ce plan est déjà annoncé avant la récolte principale. Le préjudice financier ne peut être estimé pour le moment. La question est de savoir combien de producteurs sont prêts à s’engager maintenant avant même qu’une seule pomme de terre n’ait été récoltée. Il n'y a aucune information sur le rendement final, la qualité et la saison de récolte peut également donner une tournure différente à la situation.
Que se passe-t-il ensuite ?
Les acteurs et autres acteurs impliqués (Arable Farming Industry Organisation) dressent actuellement un état des lieux du marché de la pomme de terre. Les opinions des producteurs sont également interrogées. Il faut clarifier davantage le règlement (financier) à court terme afin de mieux estimer la faisabilité. Qu’est-ce que cela coûte au producteur ? Ça rapporte quoi ? Même avec un accord favorable, la question est de savoir si les producteurs sont disposés à y adhérer.