Début avril, les prix ont commencé à remonter sur le marché à terme, en partie à cause du printemps froid. Le marché à terme du contrat de juin est passé de 7,50 € en mars à un règlement en espèces à 11,10 € début juin. C'est clairement plus calme sur le marché de la pomme de terre ces dernières semaines.
Les prix actuels du marché pour les pommes de terre frites au cours de la troisième semaine de juin varient de 10,00 € pour 100 kilos pour Fontane en Belgique à 12,00 € pour Markies aux Pays-Bas et en Allemagne. Les prix actuels du marché semblent gravés dans le marbre et il ne semble pas y avoir beaucoup de place pour un niveau plus élevé. Du point de vue des transformateurs, il est indiqué que les positions sont rondes pendant l'ancienne saison. En d'autres termes : selon eux, une nouvelle augmentation des prix vers, par exemple, 15,00 €, dont il a été question il y a quelques semaines, n'est plus une option.
Qui peut et ose attendre ?
La patience des producteurs dont les pommes de terre sont encore dans le hangar est mise à rude épreuve. Peut-on s’attendre à une hausse des prix dans la toute dernière phase de la saison ou faudra-t-il se contenter du niveau de prix actuel ? Ou, dans le pire des cas, le prix du marché retombera-t-il en dessous de 10,00 € ? Ce dernier scénario n'est pas considéré comme probable par les différents acteurs du marché, mais un prix de marché (un peu) plus élevé est-il encore en préparation ? Pour les producteurs qui ont encore quelque chose à vendre, c’est une question qui les préoccupe au quotidien. Surtout dans les cas où la durée de conservation des pommes de terre diminue.
La question clé est de savoir si la transition vers les nouvelles pommes de terre de primeur se déroulera sans heurts. En d’autres termes : les pommes de terre précoces et mi-précoces sont-elles suffisamment développées pour faire le pont vers les premières pommes de terre de la récolte principale à la mi-août ? Une visite des champs montre que le « pont » semble loin d'être stable. Les Premières ainsi que les variétés mi-précoces ultérieures telles que Felsina et Zorba peuvent être assez décevantes en termes de kilos et de taille. Le rendement à l'hectare de Première pourrait donc figurer dans la liste des années de récolte les plus décevantes. A cela s'ajoute le rétrécissement important de la superficie, notamment en Belgique : une diminution de 14% soit 6.138 hectares contre 7.119 hectares.
Il y a encore de vieilles récoltes
Pour le passage de l'ancienne à la nouvelle récolte, la décevante récolte de Première ne doit pas nécessairement constituer un problème majeur pour les transformateurs. Après tout, ils peuvent encore fonctionner avec de vieilles récoltes. Cependant, la récolte décevante jusqu'à présent des variétés mi-précoces pourrait devenir un problème, ce qui pourrait créer un peu d'espace au début du mois d'août. En comblant le vide prévu, les transformateurs peuvent chasser davantage pour les dernières pommes de terre, ce qui entraîne un prix du marché légèrement plus élevé. En bref : ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini. Surtout lorsqu’il s’agit de la saison 2020/2021.