Le marché à terme de la pomme de terre a entamé une forte reprise cette semaine après le choc corona de la semaine dernière. Le marché physique néerlandais, quant à lui, semble un peu en baisse. Par exemple, si l'on regarde les chiffres de traitement publiés cette semaine et l'estimation du rendement belge, ce sentiment ne semble pas justifié.
Ce qui s'est passé au marché de la pomme de terre cette semaine semble logique. La pression sur les prix sur le marché à terme la semaine dernière se reflète désormais dans la cotation physique. Cela joue certainement un rôle dans le début de la citation. Mais si l’on regarde d’un œil critique, il existe un autre mécanisme qui joue un rôle tout aussi important dans la baisse de la cotation physique.
Offre obligatoire
Sur les sols sableux de l'est des Pays-Bas, il existe encore des parcelles où les pommes de terre sont en pleine terre. De plus, il existe des pommes de terre dans des alvéoles non hors gel (de secours). Avec divers bulletins météorologiques annonçant des gelées nocturnes (modérées), les producteurs souhaitent se débarrasser rapidement de ces lots. Les acheteurs le savent et baissent un peu le prix en pensant : ils viendront de toute façon. Surtout lorsqu'il s'agit de pommes de terre en pleine terre, les producteurs ont fait le choix de vendre quand même afin de garder les coûts de stockage - dans la mesure où l'espace est disponible - dans leurs propres poches.
Si l’on regarde les évolutions dans d’autres pays de l’UE-4, il est frappant de constater que les récents développements liés au coronavirus n’ont que peu ou pas d’influence sur le marché de ces pays. La contribution néerlandaise pour le règlement en espèces a diminué de plus de 1 €, mais la contribution de la Belgique et de la France n'a pas déçu et l'Allemagne a même enregistré un petit plus de 0,05 €. L'Allemagne est particulièrement frappante, car le gouvernement y parle de mesures importantes pour limiter le nombre d'infections au coronavirus. La peur du coronavirus semble également s’estomper sur le marché à terme. Les rapports positifs concernant de bons chiffres de transformation et une récolte belge relativement faible se multiplient à nouveau.
Autres motifs
D’autres intérêts, notamment du secteur industriel, joueront également un rôle en arrière-plan. Le marché à terme sert en partie de référence pour les négociations concernant la vente de frites. Une cotation nettement inférieure pourrait donc être défavorable à la branche, surtout maintenant que les contrats nécessaires ont été avancés et que l'on fait plus ou moins le pari que la nouvelle récolte sera disponible à temps l'année prochaine. Si les choses ne se passent pas différemment, les prix des pommes de terre vont baisser, mais l'industrie subira un coup dur vers la seconde moitié de la saison.
Après deux années de pommes de terre médiocres ou mauvaises, l’industrie a intérêt à retenir les producteurs. Les transformateurs bénéficient de l’assurance d’un approvisionnement suffisant. La matière première la plus chère demeure : l’absence de matière première. Après des années de croissance consécutive, plusieurs partis ont été choqués par la baisse de la saison dernière. Un nouveau rétrécissement de la zone est une réelle crainte. Il suffit de voir l'évolution du marché des céréales et l'augmentation rapide des coûts de la culture de la pomme de terre.
Avance sur la nouvelle PAC
En Flandre, il pourrait y avoir une révision supplémentaire des règles entourant la PAC. Il Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Ces dernières semaines, il a annoncé divers documents concernant des projets pré-écologiques qui entreront en vigueur en 2022 et pourraient avoir des conséquences majeures pour les entreprises qui louent de grandes surfaces pour les pommes de terre en vrac. De nombreux producteurs belges craignent par exemple qu'il y ait une obligation pour une certaine part de cultures dormantes ou d'engrais verts que les producteurs disposant de peu de terres propres ne pourront pas respecter. En outre, les propriétaires semblent prudents lorsqu’ils proposent des terrains, car ils supposent que 2022 pourrait servir d’année de référence pour déterminer la répartition des droits au paiement dans la nouvelle PAC qui entrera en vigueur en 2023.