Quiconque aurait dit il y a quelques semaines que le marché de la pomme de terre tomberait en dessous de 20 € aurait été traité de fou, sans parler de celui qui aurait dit qu'il retomberait à 10 €. Et pourtant, l’impensable s’est produit. Viaverda/Fiwap a coté 23 à 10 € (- 12,50 € en deux semaines) pour Fontane et Challenger mercredi 4,25 avril, avec le commentaire que l'ambiance est « calme » et qu'il y a suffisamment (lire : trop) d'offre.
Du côté des transformateurs, c'est un silence assourdissant. Que s'est-il passé et que se passera-t-il ensuite avec le marché de la pomme de terre, qui a atteint en moyenne 35 € les 100 kilos pendant deux saisons consécutives à cette période de l'année ? Il semble qu’il y ait eu une évolution, et elle est peut-être encore en cours, que les acteurs du marché de la pomme de terre ont du mal à observer.
Grand besoin de matière première
Les pommes de terre frites sont cultivées et livrées ou stockées pour une livraison ultérieure dans une boîte noire (lire : usine), le produit final est ensuite vendu dans le monde entier. Les ventes de produits finis ont augmenté rapidement ces dernières années. Avant même qu’une ligne ou une usine de frites ne soit construite, une autre était déjà en cours de développement. Il y avait également un énorme besoin de matières premières pour maintenir en fonctionnement les lignes de frites afin de répondre à la demande de produits finis. Jusqu'à il y a quelques semaines.
Le refroidissement du marché des produits finis dure depuis un certain temps, mais les signaux ont été quelque peu ignorés. Après tout, il n’était pas possible de changer de fournisseur et l’approvisionnement en pommes de terre était connu. Maintenant que le frein d'urgence a été tiré, pratiquement tous les transformateurs de frites en Europe ne veulent plus acheter de pommes de terre. Récupérez d'abord les pommes de terre coûteuses sous contrat et évitez autant que possible le reste (livraison conjointe et/ou produit gratuit), ce qui entraîne une implosion du prix du marché.
Transition vers la nouvelle saison sous pression
Il semble clair que la situation actuelle du marché ne facilite pas la transition vers la nouvelle saison (2025/26). Le choix, compte tenu de la superficie pour la récolte de 2025, a été fait à un moment où le marché de la pomme de terre était encore orienté à la hausse et où les transformateurs encourageaient les producteurs à cultiver davantage de superficie en offrant de bonnes conditions. Même si la superficie en France semble avoir été quelque peu réduite au fil du temps, la superficie de l'UE-4 augmentera d'au moins 5 %. Dans une saison de croissance normale, les perspectives pour l’année de récolte 2025 ne sont pas très positives. Le fait n'est cependant pas tant la région et la saison de croissance - même si celles-ci déterminent en partie l'humeur - mais plutôt le cours erratique des ventes mondiales de produits finis. Apparemment, il est difficile de contrôler les ventes de frites, ce qui affecte en fin de compte le producteur et pourrait continuer à affecter l'année de récolte 2026. Et comme le dit un initié : « Nous sommes de retour à la case départ, mais nous ne le savons pas encore. »