Cette semaine encore, la saison des frites 2024/25 n'est toujours pas au bout du tunnel. Le marché reste plongé dans une profonde noirceur, et cela ne semble pas être de bon augure pour les dernières pommes de terre de la saison qui n'est pas encore terminée.
Belgapom est resté inchangé aujourd'hui à 5 €. Il est également inutile de coter plus bas, car malgré ce prix extrêmement bas, la demande reste faible. Si un prix plus bas crée généralement une demande accrue, ce n'est pas le cas sur le marché dominé par les pommes de terre sous contrat.
La volonté effrénée des transformateurs de développer leurs capacités de transformation ne semble pas pouvoir être exploitée, malgré un prix des matières premières (prix de la pomme de terre) jamais aussi bas (hormis pendant l'année de la crise sanitaire). Il est clair que les excédents de pommes de terre doivent être destinés à une autre destination que la transformation, car aucun transformateur en Europe n'est acheteur de pommes de terre. De plus, les pommes de terre nouvelles attendent avec impatience d'être récoltées. Elles sont prêtes à être récoltées dans de nombreuses régions, mais le marché manque encore de place pour cela.
Coup dur
Entre-temps, plusieurs transformateurs ont commencé à transformer leurs pommes de terre contractuelles (onéreuses) en aliments pour animaux. Il s'agit d'un enjeu économique. Ils peuvent collecter les pommes de terre contractuelles et les transformer pour ensuite stocker les frites en chambre froide dans l'espoir de trouver un acheteur. Les risques sont très faibles, c'est pourquoi les transformateurs considèrent la première perte comme la plus importante. Par conséquent, toutes les pommes de terre contractuelles ne sont pas transformées, mais transportées vers l'alimentation animale pour quelques centimes.
Rarement vu
Une évolution extrêmement étrange, puisque les transformateurs achetaient des pommes de terre 60 € les 100 kilos à la même époque l'année dernière. Autrement dit, le marché actuel ne peut être comparé qu'à la période de la pandémie de coronavirus, où les transformateurs vendaient également massivement leurs pommes de terre dans l'alimentation animale. Pendant la pandémie, la demande de frites avait complètement disparu en raison de la fermeture de tous les établissements de restauration dans le monde. Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui.
Il semble logique que le prix des aliments pour animaux ait subi une pression considérable. Fin mai, Potato.nl a soudainement affiché une hausse du prix des pommes de terre fourragères, ce qui a surpris et a entraîné une forte augmentation de l'offre. Le marché est ensuite retombé à son plus bas niveau de la saison.
Points d'interrogation
Potato.nl maintient toujours un prix maximum de 12 € (prix de la catégorie 1 : 4 à 12 €). Cela soulève quelques questions. Une enquête auprès des acteurs du marché a révélé qu'il était impossible de trouver des acheteurs pour des pommes de terre à 12 €. Des variétés haut de gamme comme Agria, Markies et Innovator sont également proposées à des prix bien inférieurs, sans que les acheteurs ne soient enthousiastes. Cette semaine, un important lot d'Agria a été vendu en caisses réfrigérées pour 4 €.