Après deux mois plus calmes, la transformation de pommes de terre aux Pays-Bas a de nouveau progressé, dépassant les 300 000 tonnes. Non pas que les usines tournent soudainement à plein régime, mais davantage de pommes de terre ont été transformées en septembre qu'il y a un an.
Les usines néerlandaises ont connu un démarrage lent cette année. En juillet et août, la consommation de pommes de terre a diminué de 12 à 13 % par rapport à l'année précédente. En septembre, la production a augmenté de 5 % par rapport au même mois en 2024.
Lentement mais sûrement, les usines retrouvent enfin leur rythme de croisière, malgré les difficultés de vente de frites. Comparé à l'année dernière, davantage de pommes de terre sont entrées dans les usines, mais leur capacité reste modeste par rapport aux années précédentes.
Selon les chiffres de l'association professionnelle Vavi, 301 900 tonnes de pommes de terre ont été transformées en septembre. Bonne nouvelle pour les producteurs néerlandais : plus de 60 % de l'approvisionnement était composé de pommes de terre néerlandaises. La part de ces dernières était également nettement supérieure en juillet et août par rapport à l'année précédente.
Cela met temporairement fin à la tendance à la domination croissante des pommes de terre importées dans les usines néerlandaises au cours de la première moitié de la saison. L'année dernière, 53,8 % de l'approvisionnement en juillet, août et septembre était constitué de pommes de terre importées. Cette année, ce chiffre est tombé à 42,5 %. Depuis la pandémie de coronavirus, ce pourcentage est constamment supérieur à ce qu'il est actuellement, la part des importations ayant fortement augmenté ces deux dernières années.
Depuis juillet de cette année, la transformation totale accuse toujours un retard de 4,4 % par rapport à l'année précédente. Même pendant la pandémie de coronavirus, davantage de pommes de terre ont été transformées. En revanche, l'écart entre les 4,4 % mentionnés ci-dessus et l'année dernière reste très faible. Compte tenu du sentiment du marché, on pourrait s'attendre à un écart bien plus important. Or, ce n'est pas le cas.
De plus, les achats de pommes de terre néerlandaises au cours des trois derniers mois ont été nettement supérieurs à ceux des deux dernières années. Avec un total de 486 500 tonnes de pommes de terre produites aux Pays-Bas, 85 900 tonnes (21,4 %) de plus ont été transformées qu'à la même période l'an dernier. Cela signifie implicitement qu'au moins 20 % de plus ont été contractés, car aucune pomme de terre de plein air n'a été commercialisée. Cela s'explique également par le fait que les acheteurs ne sont pas désireux d'acheter les pommes de terre fournies cette année.
Pas encore de marché pour Fontane
En bref, une part importante des pommes de terre néerlandaises a déjà été consommée, alors que le marché est encore stagnant. Aux Pays-Bas, la variété Fontane, principale variété de pommes de terre élevées en plein air, n'est toujours pas référencée. La Belgique est de nouveau référencée après une semaine d'absence.
Mais à 1,50 € les 100 kilos, cela ressemble davantage à l'élimination de déchets qu'à la transformation d'un produit de valeur. Même les pommes de terre fourragères et les sous-produits de la transformation de la pomme de terre, tels que les grattons, les épluchures à la vapeur, les chips et les fibres de presse, sont plus chers. Pour les chips, par exemple, les éleveurs paient 55 € la tonne, livrée gratuitement, et 38 € pour les fibres de presse.
Havre de paix
Bien sûr, les contrats constituent une valeur refuge cette année. Belgapom rapporte que le prix contractuel moyen pour cette semaine est de 18,30 € les 100 kilos. Cela prouve l'intérêt du contrat pour le producteur. En revanche, ces contrats entravent le libre marché. Il est clair que sans contrats, le marché serait également paralysé, car il est submergé par l'offre excédentaire actuelle.
À cet égard, la situation ne s'est certainement pas améliorée la semaine dernière. L'agence française de statistique, Agreste, a publié une nouvelle estimation. Elle montre notamment que les Français ont semé encore plus de pommes de terre que prévu. Et cet écart est important, car il représente 5 000 hectares de plus que prévu il y a un mois.
Soudain, plus de 200 000 tonnes de produits sont ajoutées. La production totale en France s'élève ainsi à plus de 8,5 millions de tonnes. C'est 1 million de tonnes de plus que le précédent record de 7,5 millions de tonnes de l'année dernière. Auparavant, la récolte française oscillait entre 6 et 6,7 millions de tonnes.
Les prévisions de récolte des organisations de producteurs de pommes de terre Viaverda et Fiwap en Belgique n'ont pas non plus amélioré le marché de la pomme de terre. Se basant notamment sur les récoltes expérimentales en Belgique, elles prévoient une récolte de près de 5 millions de tonnes. Cela représente 650 000 tonnes (15 %) de plus que les 4,31 millions de tonnes prévues par les organisations de producteurs de pommes de terre pour 2024.
L'écart avec l'estimation de l'agence officielle de statistiques StatBel est encore plus important. Cet écart s'élève à 1 million de tonnes, StatBel annonçant une récolte de pommes de terre d'un peu moins de 4 millions de tonnes pour 2024.