Trouver des emplacements de stockage pour l'abondante récolte de pommes de terre de 2025 représente un défi. Cela s'explique non seulement par les bons rendements, mais aussi par la lenteur des livraisons de pommes de terre de plein champ. Les interruptions de production n'arrangent rien.
La récolte de pommes de terre 2025 dans l'UE-4 est toujours en cours. Cela n'a rien de particulièrement surprenant. On a brièvement cru que la récolte avançait à une vitesse record, mais aujourd'hui, notamment avec les livraisons sur le terrain, la situation stagne. Cette tendance est visible non seulement aux Pays-Bas, mais dans toute l'Europe du Nord-Ouest. Les producteurs prévoient de récolter au moins jusqu'à la mi-novembre. Entre-temps, les pluies abondantes n'accélèrent pas le processus.
Stockage d'urgence
Avant et entre les averses, les producteurs de pommes de terre ont tout de même récolté des lots la semaine dernière. La plupart des parcelles ont été défrichées pour le stockage, mais pas encore pour la livraison au champ. Il s'agit souvent de quantités excédentaires non prévues au contrat. Les producteurs choisissent de les stocker temporairement, garantissant ainsi leur récolte. Si les pommes de terre ne peuvent pas être stockées à l'intérieur, elles sont stockées sous un toit, dans un silo à tranchées ou, comme pour les pommes de terre féculières, en tas au champ. Une couverture Toptex est nécessaire pour empêcher la pluie de s'infiltrer dans le tas, rapporte l'entreprise belge Viaverda.
L'espace de stockage est devenu rare dans l'UE-4 en raison des bons rendements moyens. Même les producteurs qui disposent habituellement d'un espace de stockage suffisant doivent parfois s'en contenter, et des unités de stockage d'urgence sont mises en place. Cela s'explique en partie par des efforts de réduction des coûts. Si le sol se prête à une récolte tardive, les pommes de terre peuvent être laissées en terre pendant un certain temps.
Ventes de bétail
Les pommes de terre continuent d'arriver dans les fermes (laitières), même après la fin des récoltes d'herbe et de maïs. Certains producteurs de pommes de terre, par exemple, traitent directement avec un collègue. En particulier lorsqu'ils louent des terres à un producteur laitier, des accords peuvent parfois être conclus. Un obstacle, cependant, réside dans la nécessité de laver les pommes de terre. De plus, leur durée de conservation est courte, ce qui limite la livraison en petites quantités.
Ce qui est avantageux pour les producteurs de pommes de terre, c'est que l'approvisionnement en sous-produits des transformateurs est limité en raison des vitesses de traitement plus lentes. Cela se traduit par une offre réduite de chips et d'épluchures vapeur, par exemple.
Arriérés en France
Les transformateurs de pommes de terre ne sont pas vraiment pressés de gérer les kilos excédentaires. Ils mettent déjà leurs ressources à rude épreuve pour honorer leurs obligations. Plusieurs d'entre eux sont confrontés à des réductions de capacité. Des lignes isolées ou des usines entières sont fermées pour des périodes plus ou moins longues, sans compter les opérations de maintenance déjà nécessaires. Cela entrave la fluidité des livraisons. L'UNPT, l'organisation des producteurs français, signale des retards chez McCain et Farm Frites en France. Clarebout figure également sur cette liste, mais principalement en raison des lourdes conséquences de la grève. Le retard à Clarebout est estimé à 80 000 tonnes, soit près de 2 % de la production belge totale de pommes de terre cette année.
Les chiffres de la transformation néerlandaise pour octobre pourraient apporter plus de précisions d'ici quelques semaines sur la situation des usines néerlandaises. Des sources internes rapportent que Lamb Weston et McCain, entre autres, ont réduit leur production en interrompant (partiellement) la transformation. L'une des principales raisons pour lesquelles les producteurs de frites ont réduit leur production est que leurs entrepôts frigorifiques débordent et que les ventes sont en difficulté.
Cette situation crée de plus en plus un « bouchon de pommes de terre » (terme employé dans l'élevage porcin pour désigner une offre excédentaire importante due à une baisse de la demande), qui freine fortement le marché. Par conséquent, toute reprise du marché, anticipée pour le début de l'année prochaine, s'éloigne de plus en plus tant que cette situation perdure. Le problème réside dans la qualité des pommes de terre. Un nombre croissant d'entrepôts subissent des meurtrissures suite à la récolte effectuée dans des conditions de sécheresse excessive, notamment lorsque l'irrigation n'était pas possible auparavant.

Précipitation
Entre-temps, la pluie habituelle est revenue dans de nombreuses régions, rendant difficile la récolte des derniers champs de pommes de terre. Le nord des Pays-Bas a, une fois de plus, reçu les précipitations les plus importantes. Dans le sud-ouest, il est tombé entre 50 et 60 millimètres, mais le sol reste très sec au fond. En Belgique, les précipitations ont été dispersées, tout comme dans le nord de la France. En Allemagne, des pluies importantes sont tombées, notamment dans le sud.
En deuxième partie de semaine, les risques de précipitations diminuent et le temps se réchauffe. Selon les modèles météorologiques actuels, novembre débutera avec un temps légèrement variable et plus chaud. Le froid est à peine visible sur les cartes météorologiques, ce qui est positif compte tenu des récoltes.
Derniers pourcentages à récolter
Il s'agit du dernier pourcentage de la superficie restant à récolter. On estime que 90 à 95 % des pommes de terre de l'UE-4 ont déjà été récoltées. Les stocks sont souvent déjà plus importants. La part récoltée après la récolte n'est pas prise en compte dans tous les calculs d'avancement de la récolte.