Un acompte d'un montant minimal supérieur à zéro euro pour des pommes de terre destinées à la revente, ou une facture de plus de 1 000 € pour le transport d'une cargaison de pommes de terre refusée en France : tels sont les problèmes auxquels sont confrontés actuellement les producteurs de pommes de terre.
L'acompte pour une pleine cargaison de pommes de terre dans l'un des plus grands groupements agricoles des Pays-Bas s'élève à peine à trente euros. Il ne peut être inférieur, car le système financier ne le supporterait pas. Pour l'instant, un producteur membre d'un groupement doit se contenter de 0,001 € le kilo. On peut se demander quelle facture cela permettrait de couvrir.
D'un autre côté, l'acheteur ne semble pas voir de solution pour fixer un prix décent pour une matière première de grande valeur actuellement. Ceci pose également problème car le marché à terme de la pomme de terre ne joue plus un rôle significatif. Normalement, cet instrument aurait pu servir de filet de sécurité. Cependant, en raison du manque d'échanges sur le marché à terme, ce n'est plus le cas.
Le prix du marché des pommes de terre de plein air est à peine supérieur à zéro, du moins pour la variété Fontane, qui constitue la principale composante de ce marché. En France et en Belgique, les prix de cette variété oscillent entre 0,50 € et 1,50 € les 100 kilos. Belgapom maintient son prix à 1,50 € les 100 kilos cette semaine. Aux Pays-Bas, le marché reste calme pour cette variété, ce qui explique pourquoi PotatoNL ne publie toujours pas les prix de cette variété, principale utilisée dans la production de frites.
Réduire les stocks
Les fabricants de frites sont loin de fonctionner à plein régime. Les pauses de production sont plus longues afin de limiter la surproduction. Ils s'efforcent tous de réduire progressivement leurs stocks. Les frites chères, dont la qualité laisse à désirer, sont encore omniprésentes dans les entrepôts frigorifiques.
Les frites, en partie produites à partir de pommes de terre qui ne convenaient pas à cette fin. Mais cela remonte à une autre époque, une époque où tout semblait possible. Craignant de rater une opportunité de croissance, tous les efforts étaient déployés. Le secteur en subit aujourd'hui les conséquences amères.
Fait preuve de clémence en cas de rejet
Bien que le marché de la pomme de terre connaisse une apathie sans précédent, on observe également des évolutions encourageantes. Par exemple, les contrats sont généralement honorés, même si l'achat des pommes de terre est parfois reporté de plusieurs semaines. Il y a des refus, mais même dans ce cas, une certaine souplesse est de mise. Ainsi, certains producteurs acceptent parfois de ne pas livrer de pommes de terre nouvelles pour une cargaison donnée et sont tout de même payés au prix contractuel.
Il arrive aussi que des contrats soient rachetés parce que l'acheteur possède déjà suffisamment de pommes de terre pour satisfaire la demande. Même les invendus prévus dans un contrat sont parfois rachetés au prix convenu, car les acheteurs n'envoient plus un camion pour une demi-charge.