La récolte de betteraves sucrières en Europe bat son plein. Non seulement aux Pays-Bas, mais aussi ailleurs, les résultats laissent à désirer à divers endroits. Cependant, c'est une goutte d'eau dans l'océan pour la reprise du marché mondial du sucre.
Le prix du sucre est sous pression dans le monde entier depuis le début de la crise du coronavirus. La reprise observée en mai est fragile. Le prix fluctue toujours à un niveau bien inférieur au niveau d’avant la crise. Le cours de clôture du Liffe à Londres s'est établi à 320 € la tonne fin septembre. A titre de comparaison : un maximum de 12 € la tonne a été atteint le 413 février.
Prévisions de récolte Europe
Quiconque s’intéresse uniquement au marché européen peut conclure qu’il devrait y avoir des raisons suffisantes pour justifier une remontée des prix. La récolte des betteraves bat son plein et les résultats ne sont pour le moins pas bons dans de nombreux endroits. La sécheresse, le virus du jaunissement et les maladies des feuilles sont les principaux responsables. Ceci en combinaison avec un déjà... zone plus petite en Europe : -2% par rapport à 2019 (où les Pays-Bas accessoirement exception formes).
Le bulletin MARS de septembre de l'Union européenne suppose un rendement moyen de betterave dans l'UE de 73 tonnes par hectare. C'est 2,1% en dessous de la moyenne quinquennale. Pour les Pays-Bas, un léger plus (5 %) est encore attendu, ce qui portera le rendement à une moyenne de 0,5 tonnes par hectare. Des pays comme la France, la Pologne et la Belgique enregistrent des pertes importantes selon les prévisions de rendement. La situation au Royaume-Uni est également examinée. Les 83,5 tonnes par hectare attendues représentent une augmentation de 75,8% par rapport aux 7,7 dernières années.
Qualité variable aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, la campagne betteravière dure depuis plus d'une semaine. Cosun Beet Company rapporte qu'au cours de la première semaine, la teneur en sucre était en moyenne de 16 %, ce qui est conforme à la première semaine de campagne des années précédentes. Le pourcentage de tare moyen est jusqu'à présent relativement faible à 6,9% grâce aux conditions sèches de récolte de la semaine dernière. Selon Cosun, les différences entre les parcelles en matière de qualité des betteraves sont frappantes. Cela peut être attribué à la saison de croissance particulière avec des conditions difficiles.
La production finale de sucre dans l'UE et en Grande-Bretagne est estimée par les analystes à 16,1 millions de tonnes cette année, contre 17 millions de tonnes en 2019. la situation en France, le plus grand producteur de betterave sucrière d'Europe, assure que la production européenne de sucre est estimée nettement inférieure. Les prévisions de rendement y varient de 10 à 15 % en dessous de la moyenne quinquennale.
Situation Inde et Brésil
Toutefois, dans le contexte international dans lequel se trouve le marché du sucre, l’effet européen est minime. Les superpuissances que sont l’Inde et le Brésil déterminent en grande partie l’ambiance du marché. L'Inde, deuxième exportateur mondial de sucre, est toujours aux prises avec une énorme montagne de sucre et produit à bas prix, sucre de canne subventionné sur le marché mondial.
Le Brésil, premier exportateur mondial de sucre, joue un rôle encore plus dominant. La production de sucre du pays est nettement plus élevée cette année. L’excellente récolte de canne à sucre était destinée à la production de sucre plutôt qu’à celle d’éthanol. Cela est dû au fait que le marché des biocarburants s’est effondré lors du déclenchement de la crise du coronavirus. Bien que le prix de l’éthanol se redresse désormais et que la production s’oriente également légèrement dans cette direction, la production de sucre au Brésil reste bien supérieure à la moyenne.
Production de sucre 45 % plus élevée
Pour la première quinzaine de septembre, cela représente une hausse de 45 % par rapport à l'année dernière. Cela ressort clairement des chiffres de l’Unica, l’association professionnelle brésilienne des transformateurs de canne à sucre. Cela signifie que la production de sucre au Brésil cette année est déjà supérieure de 9 millions de tonnes à celle de l'année dernière. Avec de tels volumes, la contraction de la production sucrière en Europe est relative.
Cela se reflète dans les chiffres des importations et des exportations de l’Union européenne. Jusqu'à la mi-septembre, l'UE a importé plus de 1,7 million de tonnes de sucre (brut et blanc), ce qui est inférieur à la moyenne quinquennale (5 millions de tonnes), mais reste important compte tenu de la baisse de la consommation de sucre depuis la crise du coronavirus. Les exportations se maintiendront à 2,4 764.000 tonnes jusqu'à mi-septembre, contre une moyenne de 1,4 million de tonnes au cours des 5 dernières années.
L’offre mondiale en baisse
Il existe néanmoins des points positifs pour le marché mondial du sucre. L’ISO (Organisation Internationale du Sucre) s’attend toujours à une pénurie mondiale de sucre de 9,2 millions de tonnes à la fin de la campagne 2020/2021. Après la contraction de la consommation due au confinement, la consommation de sucre devrait augmenter de plus de 4 millions de tonnes. Un chiffre que la production mondiale ne parvient pas à suivre. Selon l'ISO, le stock final mondial passerait donc de 96,3 à 95,7 millions de tonnes.