Une nouvelle demande d'exemption temporaire pour les néonicotinoïdes aux Pays-Bas a été soumise au ministère. Cette fois-ci, sur des bases plus solides, estime Dirk de Lugt, président de Royal Cosun. La grande question est de savoir si la demande peut compter sur autant de soutien qu’en France.
Une majorité du Parlement français a soutenu la proposition mardi 6 octobre. accorder une dérogation pour l'utilisation de graines enrobées de néonicotinoïdes. Cela ne signifie pas qu'une dérogation temporaire soit une réalité en France, explique Dirk de Lugt. "Une loi permettant des dérogations a été adoptée. Cette loi doit d'abord être approuvée par le Sénat et ce n'est qu'à ce moment-là que la procédure proprement dite pourra démarrer."
Néanmoins, le sentiment en France est positif pour le secteur de la betterave, reconnaît le leader de Cosun. Les signaux sont au vert pour pouvoir réutiliser temporairement les néonicotinoïdes. Un scénario que le secteur de la betterave aux Pays-Bas exhorte également le gouvernement à adopter, d'autant plus qu'un terrain de jeu inégal apparaît désormais en Europe. Mais il y a d'autres arguments. Cosun, LTO, NAV, NAJK et BO Akkerbouw les ont rassemblés dans leur demande officielle de dérogation qui a été soumise cette semaine au ministère de l'Agriculture, de la Nature et de la Qualité alimentaire.
Nouvelle justification
"Nous avons également fait cette demande il y a 2 ans", explique De Lugt. "Nous n'avons pas seulement dépoussiéré cette demande, nous avons également fourni des preuves supplémentaires." Selon lui, il s’agit d’une part de l’urgence de la question. D’autre part, il s’agit de nouvelles recherches scientifiques destinées à renforcer la justification. Une chose à laquelle la ministre de l'Agriculture Carola Schouten attache une grande importance, car l'utilisation sûre des néonicotinoïdes est une condition pour qu'elle accorde une exemption temporaire.
Selon De Lugt, il existe des preuves scientifiques démontrant que cela est possible. "Nous continuons à travailler sur cette collecte." Il est clair sur l'urgence d'une dérogation aux Pays-Bas. "Il n'existe actuellement aucune solution adéquate dans la culture de la betterave pour lutter contre les pucerons et autres insectes. Nous travaillons dur sur des alternatives, mais nous pensons que cela prendra encore 3 à 5 ans."
Période de transition
la nouveau programme de mise en œuvre Selon De Lugt, la protection des cultures offre la possibilité d'introduire une période de transition pour les ressources. Celui-ci permet, sous certaines conditions, une exonération pour une durée maximale de 3 ans. Dans le cas des néonicotinoïdes, cela constituerait une solution plus que bienvenue pour les producteurs de betteraves néerlandais. "Nous constatons actuellement une perte de rendement considérable", déclare de Lugt.
"Le ministre Schouten a mis à disposition des ressources alternatives il y a deux ans, notamment Batavia", poursuit De Lugt. "Mais dans la pratique, cela conduit à des pulvérisations supplémentaires. Cela entraîne une pression environnementale plus élevée et des coûts supplémentaires pour le producteur. Ces coûts supplémentaires en Europe s'élèvent à 2 euros par hectare, selon les calculs de la CIBE, l'Organisation européenne des producteurs de betterave." Et cela s’ajoute à la réduction du rendement qui est également visible.
Des règles du jeu inégales, pas de dispute
Ce sont des arguments avec lesquels le secteur espère convaincre le ministre de la nécessité d'une « exemption temporaire pour les néonics » aux Pays-Bas. De Lugt n'ose pas prédire si cela suffira à faire changer de position Schouten. En début de semaine, le ministre a répondu aux questions parlementaires de Helma Lodders sur le dossier des néonics. "C'est dommage qu'elle n'ait pas abordé les arguments qui nous tiennent à cœur."
Le ministre a indiqué que l'inégalité des conditions de concurrence en Europe ne fait pas partie de la décision d'accorder une exemption temporaire. Et cela surprend De Lugt. "À l'époque, des règles du jeu équitables constituaient un argument pour que le ministre soutienne l'interdiction des néonicotinoïdes en Europe." Selon lui, il est clair que les règles du jeu sont désormais inégales. "60 % de la production agricole européenne est autorisée à utiliser des néonicotinoïdes. Dans des proportions différentes qu'auparavant, souvent dilués ou avec moins de substances différentes, mais quand même. Nous pensons que c'est vraiment dommage."
L'Allemagne ensuite ?
Le ministre allemand de l'Agriculture est très attentif à l'évolution de la situation en France. Il n’est donc pas inconcevable que la filière betterave allemande puisse bientôt revenir aux néonicotinoïdes. "Il est difficile d'estimer ce que feront les Pays-Bas. Le ministre compte vraiment sur une utilisation sûre comme une condition importante. Nous sommes convaincus que cela est possible et travaillons sur les preuves scientifiques pour le garantir." Une justification moins colorée que la science fournie dans l’élaboration de l’interdiction européenne des néonicotinoïdes.
Si une dérogation n'est pas possible aux Pays-Bas, cela n'offrira malheureusement pas de nouvelles opportunités de vente, selon De Lugt. "Du sucre sans néonicotinoïdes ? Les clients ne réagissent pas à cela. Tous les efforts conjoints dans le domaine de la durabilité sont appréciés, et ils sont nombreux. Pour les clients, il est particulièrement important de réduire l'empreinte carbone. Un supplément spécifique cependant, Le sucre sans néonics n'est pas inclus.