Le prix du sucre augmente à nouveau en raison de la baisse des chiffres de production

La cotation du sucre blanc se redresse en raison de la baisse des rendements attendus et de la réticence à rationaliser la production de sucre dans certaines régions du monde. À la mi-septembre, le prix s'est effondré après avoir atteint un nouveau record à 622 dollars la tonne de sucre blanc sur le marché à terme de Liffe. Le prix a fortement chuté jusqu'à 500 dollars la tonne et a réussi à se stabiliser au-dessus de 550 dollars la tonne cette semaine. Le mercredi 12 octobre, le marché à terme a de nouveau enregistré 560 $ et le prix continue d'augmenter.

En Europe, il devient de plus en plus clair que la production de sucre cette année pourrait être inférieure à ce que l'on pensait initialement. La Commission européenne ne prévoit qu’une production de sucre de 15,5 millions de tonnes pour la saison 2022/23, ce qui signifie qu’il faudra à nouveau importer davantage de sucre. Surtout si l’on considère les stocks actuels après cette campagne, qui ne s’élèvent qu’à 1,3 million de tonnes. Ce niveau est faible, mais pas inquiétant, rapporte le comité.

La production de sucre en Inde reportée
La production de sucre ne s’accélère pas encore en Inde, premier producteur de sucre et deuxième exportateur de sucre au monde. De fortes pluies mettent des bâtons dans les roues des sucreries indiennes. La production de sucre devrait avoir ralenti d'au moins deux semaines, selon Reuters. Le gouvernement indien n’autorise toujours pas l’exportation de sucre du pays. Tandis que les négociants en sucre ont déjà signé plusieurs contrats pour des livraisons en novembre et décembre. Cela fait grimper le prix mondial du sucre.  

Le Brésil voit sa récolte de sucre diminuer
Au Brésil, le plus grand exportateur de sucre, les rendements de la canne à sucre sont également plus décevants que prévu. Là aussi, les conditions météorologiques ont un effet négatif sur la production de sucre attendue, rapporte l'UNICA, l'association de l'industrie sucrière du Brésil. Un exemple est la production de sucre dans la région du centre-sud du Brésil, région où pousse la majeure partie de la canne à sucre, au cours des 15 premiers jours de septembre. La production de sucre y est inférieure de 29 % en raison des conditions météorologiques par rapport à la même période de l'année dernière. Cela crée davantage de troubles quant à la disponibilité totale du sucre dans le monde. Plus tôt cette année, une production record de sucre semblait facilement réalisable, mais en raison des résultats inférieurs, cette attente n'est plus aussi certaine. Le rendement record précédemment prévu pour le Brésil semble donc hors de propos.

Pénurie de carburant
Les producteurs de sucre européens sont de gros consommateurs d’énergie et sont sous pression en raison des prix actuels de l’énergie. Cela a conduit à des mesures et à des ajustements de la production de la part des producteurs. L’un de ces changements est le passage à une utilisation accrue du diesel, dont l’offre est de plus en plus réduite. En Europe, le marché du diesel, déjà tendu, est encore perturbé par les grèves en France chez Total Energies.

Cela a déjà posé des problèmes la semaine dernière chez le producteur de sucre Tereos, qui ne recevait plus de diesel de Total. L'entreprise a dû adapter sa planification de production en conséquence. L'autre grand producteur de sucre, Cristal Union, a déclaré avoir puisé dans ses propres approvisionnements en carburant pour maintenir sa production. Toutefois, cela n’arrive qu’en cas d’urgence. Le gouvernement français a désormais débloqué ses propres réserves stratégiques de carburant pour les producteurs de sucre, afin que la campagne sucrière ne soit pas retardée.

Il y a eu également des nouvelles négatives cette semaine concernant la récolte des betteraves elle-même, qui se déroule sans problème. Le ministère français de l'Agriculture et de l'Alimentation estime que la récolte de betteraves sera inférieure aux prévisions. Ce chiffre est désormais inférieur de 10,4 % à la moyenne quinquennale et, outre le rendement à l'hectare, est également dû à une diminution des superficies.