Le glyphosate, peut-être l’herbicide le plus connu et le plus utilisé au monde, fait à nouveau l’actualité. Cette fois, ce n’est pas du côté du mouvement environnemental mais du point de vue agricole. Pour la première fois, une population d’une mauvaise herbe devenue résistante au glyphosate a été découverte au Royaume-Uni. De nombreux cas de résistance ont déjà été signalés dans le monde.
Du ray-grass italien a été trouvé sur une parcelle du Kent ayant développé une résistance au glyphosate, a annoncé la semaine dernière le Weed Resisance Action Group (Wrag) de l'AHDB (l'équivalent britannique de BO Arable Farming). Depuis 2019, plus de trois cents échantillons ont été testés pour la résistance aux herbicides au Royaume-Uni. Jusqu’à présent, aucun autre cas de résistance au glyphosate n’a été découvert, même si certains cas font encore l’objet d’une enquête.
Ce n'est pas un problème nouveau
De nombreux cas de résistance ont été signalés dans le monde. Selon le cabinet de conseil agricole ADAS, 354 cas de résistance au glyphosate ont désormais été identifiés dans le monde chez 57 espèces de mauvaises herbes différentes. La plupart des cas surviennent dans des pays comme les États-Unis, le Canada, l'Australie et l'Amérique du Sud. Dans ces pays, on cultive du maïs et du soja résistants au glyphosate grâce à une modification génétique (OGM), les variétés dites Roundup Ready. Là-bas, outre le glyphosate, pratiquement aucune autre substance active n'est utilisée pour lutter contre les mauvaises herbes, souvent en combinaison avec un travail du sol minimal.
Des cas de résistance au glyphosate ont déjà été identifiés dans l'UE (en Espagne en 2006 et en Italie en 2012). Dans les deux cas, les mauvaises herbes résistantes ne se sont pas propagées davantage. L'AHDB appelle les producteurs britanniques à prendre au sérieux la gestion de la résistance. S'assurer qu'il ne reste plus de mauvaises herbes, maximiser l'efficacité, alterner avec les alternatives et surveiller l'effet d'une mesure, sont quelques-uns des conseils de l'AHDB. Pour surveiller la situation et identifier le potentiel de cas supplémentaires, un programme de tests sera mis en place au printemps prochain.