Les prix internationaux du sucre ont chuté par rapport à la semaine dernière. Alors que les producteurs de sucre de l’UE sont confrontés à une baisse de leur production pour 2024/25, les prévisions des pays producteurs de sucre pourraient indiquer un excédent de sucre.
Malgré les fluctuations de prix au cours de la semaine, les prix du sucre ont rebondi par rapport à leurs plus bas niveaux de fin février. À New York, l'Intercontinental Exchange (ICE) a clôturé en hausse de 10% sur une base hebdomadaire (par rapport au mardi 0,81 février) à 4 dollars la tonne le 429,9 février, tandis que Londres a chuté de 1,4% à 519,4 dollars la tonne.
Les prix restent nettement inférieurs à ceux d'il y a un an : en baisse de 18,8% à New York et de 21,9% à Londres. L'indice FAO des prix du sucre, qui suit les prix internationaux du sucre, a chuté de 6,8 % par rapport au mois précédent pour atteindre 111,2 points en janvier.
Le prix du sucre a atteint son point le plus bas depuis des mois, et dans le cas du sucre blanc, depuis des années, le 21 janvier. Depuis lors, les prix du sucre ont augmenté de 9,6 % à New York et de 11,4 % à Londres. La tendance à la hausse s'est poursuivie jusqu'au 5 février, atteignant un pic à 435,63 $ la tonne, avant que les prix ne chutent à nouveau vers la fin de la semaine dernière. La baisse des prix est due au dollar américain relativement fort par rapport au real brésilien et aux prévisions d'une production de sucre plus élevée de la part de Green Pool Commodity Specialists.
Prévisions contradictoires : excédent ou déficit ?
L'agence prévoit un excédent de sucre de 2,7 millions de tonnes en 2024/25. Ce chiffre contraste avec le déficit précédemment attendu de 3,7 millions de tonnes. L’excédent est attribué à une augmentation de la production de sucre en Thaïlande, au Brésil et en Inde. Cette prévision diffère de celle de l'Organisation internationale du sucre (ISO), qui s'attend à un déficit mondial de sucre de 2,5 millions de tonnes en raison d'une baisse de la production mondiale de sucre (1,3% sur un an à 179 millions de tonnes) et d'une augmentation de la consommation de sucre (1,1% sur un an à 182 millions de tonnes).
La production de sucre de l'UE devrait diminuer en 2024/25
En Allemagne, Nordzucker prévoit de réduire sa production de sucre d'ici 2024/25 afin de réduire les coûts sur un marché du sucre volatil. Le résultat opérationnel de la société a chuté de 39,5% sur un an, à 230 millions d'euros au cours des trois premiers trimestres 2024/25 (février à novembre). Le PDG Lars Gorissen met en garde dans un communiqué contre les risques de baisse des prix. « Nous ne sommes pas sûrs de l'exercice 2025/26. Compte tenu de la situation du marché, nous ne pouvons pas exclure un résultat négatif. C'est une évolution dont nous devons tenir compte dans un marché aussi volatil. »
En raison de l'excédent de sucre, Nordzucker envisage d'augmenter ses exportations, d'étendre sa production de bioéthanol et de stocker du sucre sous forme liquide. Même si l'entreprise est convaincue que les prix plancher ont désormais été atteints, Gorissen met en garde contre les risques possibles liés au changement climatique et aux maladies des plantes.
En France, Saint Louis Sucre, la filiale française de Suedzucker, a annoncé en décembre que la surface cultivée en betteraves sucrières diminuait de 15%, en raison du rétrécissement du marché du sucre. La chute des prix du sucre a particulièrement touché les petits producteurs, entraînant notamment la fermeture du producteur de sucre français Ouvre. Cristal Union va reprendre les fournisseurs de betteraves d'Ouvre, mais les problèmes techniques et financiers d'Ouvre ne sont pas isolés. Six usines sucrières en France ont fermé au cours de la dernière décennie, entraînant une consolidation croissante du secteur. Alors que l’ensemble de l’industrie sucrière est confrontée à une volatilité accrue du marché, à des conditions météorologiques défavorables et à des maladies des plantes, les principaux acteurs disposent de ressources financières suffisantes pour surmonter ces défis.
Les exportations de sucre de l'Ukraine ont augmenté malgré les tarifs et quotas imposés par l'UE (107.300 17 tonnes entre janvier et mai). Entre septembre et janvier, les exportations de sucre ukrainiennes ont augmenté de 352.000 % sur un an pour atteindre XNUMX XNUMX tonnes. Les principales destinations étaient : la Turquie, la Libye, la Somalie, le Sri Lanka et la Macédoine du Nord.
Perspectives mitigées pour les pays producteurs
Dans les pays producteurs, plusieurs facteurs affectant la production et le commerce entrent en conflit avec les prévisions d’une production de sucre plus élevée en 2024/25. Au Brésil, les récentes pluies ont perturbé la récolte, mais les perspectives de production future de sucre se sont améliorées. Dans le même temps, les exportations de sucre et de mélasse du pays ont chuté de 35 % sur un an, pour atteindre 2,06 millions de tonnes en janvier. Cela représente une valeur d’exportation de 45,2 millions de dollars. Il s'agit d'une baisse de 41,5% par rapport à l'année précédente, selon le Bureau brésilien du commerce extérieur (SECEX).
En Inde, la réautorisation des exportations de sucre a entraîné une hausse des prix intérieurs et une amélioration des performances financières des sociétés sucrières au premier trimestre 2025. Les prix locaux du sucre ont augmenté d'au moins 2,6 % par rapport au mois précédent, pour atteindre 39.000 39.500 à 27 2024 roupies la tonne en janvier. La Fédération nationale des coopératives sucrières (NFCSF) prévoit une production nette de sucre de 25 millions de tonnes en 31/35,5 (XNUMX millions de tonnes si la production d'éthanol est incluse), ce qui est nettement inférieur à l'estimation de XNUMX millions de tonnes du ministère américain de l'Agriculture. La baisse de la production en Inde pourrait potentiellement entraîner une hausse des prix à l’avenir.