Aux Pays-Bas, les agriculteurs de nombreuses régions ont enfin pu profiter de pluies abondantes. C'est un soulagement. Toutes les régions agricoles d'Europe n'ont pas cette chance. Avec le début de l'été météorologique, il y a de fortes chances qu'un temps estival s'installe, avec des températures élevées et beaucoup de soleil.
Les modèles météorologiques présentent un tableau assez contrasté, avec encore une certaine incertitude. Après un début de juin changeant, il est possible que les températures augmentent considérablement. En Europe centrale, on observe des températures allant jusqu'à 30 degrés. C'est également le cas en Europe du Sud. Selon la direction du vent, la chaleur estivale peut également atteindre cette région.
Précipitation
Aux Pays-Bas, d'importantes précipitations sont tombées presque partout fin mai. Les zones côtières ont enfin retrouvé l'eau après des mois de sécheresse intense. Entre 25 et 40 millimètres sont tombés sur l'ensemble du territoire national tout au long du mois de mai. En moyenne, cela représente 60 millimètres. À court terme, cela apporte un soulagement, même si le sol peut en supporter beaucoup. L'irrigation peut être interrompue temporairement, mais ce phénomène est de courte durée. La couche supérieure du sol est devenue humide, mais les couches plus profondes restent sèches. De plus, l'évaporation est importante en raison de la forte croissance des cultures.
En Belgique, et plus particulièrement en Flandre-Occidentale, les agriculteurs ont eu moins de chance. Le mois de mai a été sec et l'est resté. Plus on s'éloigne vers le sud-est, plus les précipitations sont importantes. Cela est devenu problématique pour diverses cultures. Les cultures maraîchères sont particulièrement touchées, et ce dès le semis. Dans les cas extrêmes, notamment lorsque l'irrigation est impossible, elles doivent être abandonnées ou les rendements sont considérablement réduits.
Sécheresse persistante
De l'autre côté de la frontière, dans le nord de la France, la situation n'est guère plus reluisante. Là aussi, de nombreux départements sont en proie à une sécheresse persistante depuis des mois. Les précipitations sont tombées beaucoup moins le jour de l'Ascension qu'en Belgique. Parfois seulement quelques millimètres, sur un sol déjà très sec. Cette semaine, il y en aura un peu plus, mais le temps sec et les températures élevées reviendront ensuite.
En Allemagne, la situation est similaire, même si le sud-ouest du pays a connu des précipitations importantes le mois dernier. Le week-end dernier, des intempéries ont même localement frappé, provoquant des inondations. Tout le nord, de la frontière néerlandaise à Hanovre, Leipzig et la frontière avec la République tchèque, est extrêmement sec. Seule la côte baltique a connu quelques précipitations.
Été sec ?
Comme mentionné précédemment, les modèles météorologiques annoncent un été chaud et sec, sous l'influence d'une zone de haute pression persistante tout au long du printemps. C'est le cas partout dans le nord-ouest de l'Europe. Les météorologues qui osent aller plus loin voient, par exemple dans le modèle à long terme du CEPMMT, un temps exceptionnellement chaud et sec pendant tout l'été. L'incertitude entourant cette affirmation est grande, mais les médias généralistes en sont largement convaincus.
Étonnamment, la météo n'a eu que peu d'impact sur les marchés agricoles jusqu'à présent. Le marché de la pomme de terre est dans une telle dépression que les températures et les précipitations n'ont aucune prise. De plus, les spéculateurs qui osent prendre position sont rares. Le commerce des oignons est dynamique et de nombreux producteurs peuvent irriguer pour maintenir la récolte. Le grand nombre d'heures d'ensoleillement a permis aux cultures de se développer rapidement, malgré le manque d'humidité. Le système racinaire est donc bien développé.
Peu de tiges et de tubercules
En phase de développement, des cultures comme la pomme de terre supportent peu de précipitations. Maintenant que la tubérisation a commencé, la situation est en train de changer. Les pommes de terre primeurs ont une longueur d'avance, mais des semaines cruciales sont arrivées pour la récolte principale. Dans de nombreux endroits, on constate également un faible nombre de tiges. Viaverda, l'institut de recherche belge, évoque la dominance des pousses supérieures chez les variétés tardives comme Fontane comme un problème. Les plants de pommes de terre ont été rapidement plantés en terre après la livraison, les tubercules étant encore relativement jeunes. Il en résulte une seule tige et quelques tubercules, ce qui peut nuire au rendement, même en cas de pluies importantes plus tard.
Un climat chaud s'accompagne également d'un risque accru de journées chaudes et de formation d'orages. Le week-end dernier, le nord et le centre du Limbourg ont déjà été touchés par ce phénomène, avec d'importantes précipitations et de la grêle. En Allemagne, des intempéries ont également eu lieu. Bien que très localisées, elles peuvent endommager les cultures, notamment en cas de grêle.