Une interdiction totale de l'utilisation des néonicotinoïdes insecticides est désastreuse pour l'ensemble du secteur agricole en Europe. Cette déclaration provient de l'organisation de producteurs Copa-Cogeca. Mardi 27 juin, elle organise une réunion à Bruxelles pour sécuriser l'avenir des néonics.
Le 1er décembre 2013, la Commission européenne a interdit les néonicotinoïdes insecticides dans l'UE. Elle concerne trois substances actives utilisées pour l'enrobage des semences. C'est notamment le cas du colza. Fin mars, la CE a proposé une interdiction définitive des insecticides néoniques imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame. Selon Copa-Cogeca une telle décision est désastreuse pour l'agriculture. Les rendements pourraient être gravement affectés par une telle décision.
Équilibre entre agriculture et environnement
Le mardi 27 juin, le Copa-Cogeca organise une réunion à Bruxelles, en collaboration avec la Fédération polonaise des producteurs agricoles (FBZPR). Les délégations ont discuté de l'impact, du moment où une interdiction totale entrerait en vigueur et de la manière de trouver un équilibre au sein de l'UE entre la production végétale et la protection de l'environnement.
Toutes les cultures touchées
Selon Marian Sikora, affiliée au FBZPR, une interdiction totale signifie que la culture de betteraves à sucre, de pommes de terre, de céréales, de légumes et de fruits sera pratiquement impossible en raison d'un manque d'insecticide. Sikora : « Il n'y a pas non plus de bénéfice prouvé pour la santé des abeilles. Nous appelons la CE à trouver un équilibre entre l'agriculture durable et la protection de la nature.
10% de colza en moins
Le président du Copa-Cogeca, Max Schulman, présente une étude de l'organisation, qui a examiné l'effet de l'interdiction des néonics. Pour cela, les données de 6 pays ont été utilisées. Faute d'enrobage des semences, la surface de colza a diminué de 10 % depuis 2013, et les coûts pour l'agriculteur ont augmenté. « En conséquence, les producteurs pulvérisent davantage pour protéger leurs cultures », explique-t-il. Une interdiction totale affectera également l'émergence de l'agriculture de précision, car cette technique recherche un contrôle spécifique au site au bon moment.
Le Forum britannique Humboldt pour l'alimentation et l'agriculture a déjà mené des recherches sur les effets de l'interdiction. Elle a estimé que l'interdiction coûtera au secteur agricole européen 576 millions d'euros par an.
Conséquences dévastatrices
Graeme Taylor, responsable des affaires publiques à l'Agence européenne de protection des cultures, a déclaré lors de la réunion qu'une interdiction totale aurait des conséquences dévastatrices. « Non seulement pour les agriculteurs européens, mais aussi pour la sécurité alimentaire et l'avenir de l'agriculture. La nature et la biodiversité sont également affectées, alors que la santé des abeilles n'en profite pas. Les cultures ont besoin des abeilles, mais les abeilles ont aussi besoin des cultures.
Partenariat apicole européen
Les abeilles, qui sont tout à son sujet, sont un sujet controversé. Une organisation dit qu'ils vont de mieux en mieux. L'autre parle d'un déclin de la population dû aux produits phytosanitaires. Des travaux sont actuellement en cours au sein de l'UE sur le «partenariat européen pour les abeilles», qui devrait rassembler toutes les recherches sur les abeilles dans l'UE.
C'est le principal résultat de la réunion scientifique organisée à Bruxelles cette semaine. L'accent est mis sur la collecte et la mise en commun des données pour mieux évaluer la santé de la population d'abeilles européennes. 120 organisations sont affiliées au partenariat.
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