L'interdiction du glyphosate coûte aux céréaliers français environ 1,06 milliard d'euros par an. C'est ce que rapporte l'institut Ipsos dans une nouvelle publication sur l'utilisation de l'herbicide dans l'agriculture française. La perte pour le secteur vitivinicole s'élève à 0,9 milliard d'euros par an. S'il appartient au ministère français de l'Environnement, il n'y aura pas de renouvellement de la licence.
Pour l'étude de l'Institut Ipsos, 904 agriculteurs français ont été interrogés sur l'utilisation du glyphosate dans leur exploitation. La dure conclusion est qu'une interdiction coûtera des milliards à l'ensemble du secteur. D'une part parce que les rendements baissent et d'autre part parce que moins de produits peuvent être exportés.
La France vote contre
Fin août, le ministre de l'Environnement Nicolas Hulot connu La France à voter contre l'extension du réenregistrement du glyphosate. La licence actuelle expire en décembre. Le 4 octobre, l'Union européenne (UE) votera une nouvelle autorisation pour 10 ans. La raison invoquée par le ministère est qu'il n'est pas certain du degré de danger réel de l'herbicide et s'il est cancérigène.
La politique de l'UE vacille
Même si une majorité d'Etats membres européens votent pour une prolongation, la France peut interdire le médicament sur son propre sol. C'est ce qu'affirme Vytenis Andriukaitis, commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire. Le réenregistrement nécessite une majorité d'États membres. Cependant, la France, avec l'Allemagne, est un acteur important. Une association allemande pour l'utilisation du glyphosate a également proposé un mois dernier recherche au milieu.
Conséquences énormes de l'interdiction
"Une interdiction du médicament a des conséquences au niveau micro et macro", explique Ipsos. Une perte financière de 1,06 milliard d'euros est attendue pour les céréales. Pour le vin, c'est 0,9 milliard d'euros. Dans les cultures arables, les coûts augmentent de 26 %, ce qui entraîne 33 % de bénéfices en moins pour les entreprises céréalières. Environ 72 % des agriculteurs interrogés pensent que la situation économique de leurs exploitations va se détériorer à la suite de l'interdiction. Les défenseurs des agriculteurs soulignent que les alternatives ne sont pas disponibles.
L'environnement est moins bien loti
L'OPG, l'association professionnelle du secteur céréalier, appelle cette interdiction un pas en arrière. Lors d'une enquête Ipsos l'année dernière, 9 répondants sur 10 ont déclaré qu'ils utilisaient déjà d'autres herbicides pour lutter contre les mauvaises herbes. Souvent à une dose plus élevée, de sorte que l'environnement ne fait que se détériorer.
Une nouvelle étude de l'EFSA est claire
Plus d'informations sur le glyphosate sont venues de l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, début septembre. La Commission européenne (CE) a demandé à l'organisme en octobre 2016 de savoir si le principe actif perturbe l'équilibre hormonal. Cela ne semble pas être le cas, selon des recherches supplémentaires.
Le résultat est dans la lignée de celui de l'organisme américain EPA. En juin 2015, ils sont arrivés à la même conclusion, tout comme d'autres études antérieures. La CE a demandé à l'EFSA de mener de nouvelles recherches après que l'anti-lobby a fait valoir que le glyphosate perturbe l'équilibre hormonal.
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