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Analyse AECG

Accord sur le CETA, qu'est-ce que cela signifie ?

18 février 2020 - Jorine Cossé

Cet après-midi, la Chambre des représentants a approuvé l'accord de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et le Canada, abrégé CETA. L’accord commercial tant discuté a ainsi franchi une nouvelle étape importante. Qu’est-ce que l’AECG et qu’est-ce que cela signifie pour le secteur agricole ? Boerenbusiness expose les conséquences en 6 questions. 

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Quel est l’intérêt du CETA ?
Le traité CETA vise principalement à stimuler la croissance économique. Par exemple, les droits de douane sur les biens et services sont abolis et des mesures ont été incluses pour stimuler et protéger les investissements. Il semblerait que l'ouverture mutuelle des marchés pourrait générer des milliards de dollars de croissance économique.

Depuis combien de temps l’AECG est-il réellement en vigueur ?
Le traité très discuté est en vigueur depuis des années. Les négociations sur un accord commercial entre l'UE et le Canada ont débuté en 2009, il y a maintenant 11 ans. En octobre 2013, l'UE et le Canada sont parvenus à un accord sur les principales caractéristiques du traité. Celles-ci ont été officiellement enregistrées en septembre 2014. En juillet 2016, le CETA a été soumis au Conseil de l’Union européenne, qui devait se prononcer avant fin 2016. La province belge de Wallonie a soulevé des objections, ce qui a retardé l'approbation, mais un accord a ensuite été conclu. L'accord a été signé par le Conseil européen et le Canada le 30 octobre 2016, et le Parlement européen a également accepté le 15 février 2017. Avec l'accord du Parlement européen, il a été décidé que l'application provisoire du CETA entrerait en vigueur le 21 septembre 2017. L'application provisoire signifie que l'accord commercial entre en vigueur sans commerce de services financiers ni dispositions sur les conflits d'intérêts.

Les partisans et les opposants politiques du traité ?
Disons d’abord que l’AECG divise. Dans la société, mais surtout en politique. Cela ressort également des résultats du vote, au cours duquel seule une courte majorité a été obtenue. Avant le vote, la ministre Sigrid Kaag (Commerce international) a dû faire pression pour obtenir une majorité. Le VVD, le CDA, le D66 et ChristenUnie, dont le député indépendant Van Haga, ont voté en faveur de la ratification. L'Union chrétienne s'y est d'abord opposée, mais a ensuite changé d'avis. Tous les autres partis d'opposition ont voté contre l'accord. 

Quelles sont les plus grandes pierres d’achoppement ?
L'organisme de surveillance alimentaire Foodwatch a récemment exprimé ses inquiétudes concernant le traité CETA dans une émission radar. Foodwatch a donné un exemple dans lequel les Pays-Bas pourraient rencontrer des problèmes s'ils décidaient d'accepter l'accord commercial incluant le système judiciaire international (ICS), où l'accord est largement bloqué jusqu'à présent. L'ICS est un tribunal international où les grandes multinationales peuvent présenter des réclamations lorsqu'elles estiment avoir été (financièrement) désavantagées par des décisions gouvernementales.

Si le traité commercial doit être mis en œuvre dans son intégralité, nous devrons également nous occuper de l'ICS dans notre système commercial aux Pays-Bas. Il ne sert à rien de recourir au droit national, car la décision du tribunal prévaut sur le droit national et est contraignante. Le SCI constitue donc l’un des plus grands obstacles sur lesquels se heurtent les partis néerlandais. Nous n’en sommes peut-être pas toujours conscients, mais de nombreuses multinationales (américaines) ont des intérêts aux Pays-Bas. Pensez à la marque de sport Nike, au géant de l’électronique Apple et au fabricant de boissons gazeuses Coca-Cola.

Foodwatch souligne leur importance dans le cadre d'une soi-disant « taxe sur le sucre », qui lutterait contre l'obésité. En bref, la taxe sur le sucre est une taxe prélevée sur les aliments sucrés pour mettre fin à la consommation excessive de sucre. Aujourd'hui, 44 pays ont introduit cette taxe, et il est clairement visible que cette taxe fonctionne : la consommation de sucre a considérablement diminué. Foodwatch aimerait voir une taxe sur le sucre également introduite aux Pays-Bas, mais avec le CETA dans la foulée, cela pourrait être une histoire très difficile. Une multinationale comme Coca-Cola peut considérer cela comme une perte de bénéfices et peut ensuite présenter une réclamation aux Pays-Bas via l'ICS. La probabilité que notre pays instaure ensuite cette taxe est en réalité nulle, car les réclamations portent souvent sur des montants astronomiques.

Quel impact l’AECG a-t-il sur l’agriculture ?
Le CETA a principalement un impact sur le secteur de la viande. Les agriculteurs craignent de devoir concurrencer la viande canadienne, moins chère et ne répondant pas aux exigences européennes. Au Canada, les exigences en matière de bien-être animal ne sont pas aussi strictes qu'aux Pays-Bas. La viande induite par les hormones et l’utilisation d’antibiotiques y sont encore monnaie courante. Les agriculteurs néerlandais ont dû investir des millions pour répondre à toutes les exigences européennes et nationales. Il existe désormais une menace que le gouvernement accepte un traité qui ouvrirait la porte à la viande d'un pays qui ne répond pas aux normes européennes. 

Le feu est-il enfin vert pour le CETA ? 
Non. En effet, la majorité au Sénat semble encore loin. Un accord à la Chambre des représentants ne débouche pas immédiatement sur le feu vert. La prochaine action ne serait probablement ni plus ni moins qu’une tentative de gagner du temps. Un vote au Sénat peut être reporté pendant un certain temps en raison de plusieurs tours de questions. Il faudra donc peut-être un certain temps avant que les Pays-Bas donnent leur feu vert (ou rouge) au CETA.

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