Interview Lambert Polinder

"Les droits une fois acquis ne sont plus intouchables"

8 Avril 2020 -Erik Colenbrander

Le ministère des Infrastructures et de l'Environnement examine l'avis que LTO/POV a soumis au publication de la 21ème tranche de la loi crise et relance† Les conséquences de cette nouvelle partie de la loi pour limiter les « nuisances » par les élevages sont-elles aussi graves que la loi d'urgence Nitrogen ?

Lambert Polinder, spécialiste du service conseil Exlan de la coopérative Agrifirm, donne son avis sur l'interprétation du projet de loi, qui a été publié au Journal officiel du 7 février.

Cette législation peut-elle être inversée ?
« Le ministère de l'Infrastructure et de l'Environnement n'a pas encore répondu à l'avis soumis par LTO/POV. Cela dépend de l'argumentation dans quelle mesure les objections sont écoutées. Je ne sais pas quand il devrait y avoir une réponse du ministère au plus tard. Mais cette législation a le caractère d'une législation d'urgence. Le gouvernement estime que cela devrait être fait rapidement. Cependant, les restrictions imposées par la crise corona font obstacle à un processus prudent pour adopter une législation aussi radicale. Informer les partisans de cette législation n'est possible que dans une mesure limitée. Je conseille au gouvernement de garer cette législation, tant que la crise corona prend tout son temps."

Le concept d'espace expérimental est utilisé. Jusqu'où s'étend cette compréhension ?
« Le texte légal ne le limite qu'aux provinces de Gelderland, Noord-Brabant et Limburg. En pratique, c'est probablement la même chose qu'avec la loi sur les nuisances olfactives dans les élevages. Dans les communes agricoles où les nuisances ne jouent pas un rôle majeur, les règles sont interprétées avec souplesse. Dans les régions où les nuisances sont nombreuses, l'interprétation des règles est beaucoup plus stricte. Je suis d'accord avec LTO/POV que par définition la marge d'expérimentation ne peut pas durer plus de quelques années. Pas avant 2031, comme cela est maintenant décrit dans la proposition de texte législatif.

Le texte législatif proposé permet de révoquer les permis. Mais ce sont des droits acquis, n'est-ce pas?
« Cela a toujours fonctionné de cette façon dans le passé. Que cette sécurité juridique soit mise à mal explique une partie de l'émotion des agriculteurs. Mais je ne suis pas surpris que cela arrive. Elle s'inscrit dans une tendance déjà amorcée avec l'entrée en vigueur de l'actuelle loi sur les nuisances olfactives et l'élevage. La nuisance olfactive autorisée peut être affectée dans des situations de surcharge. Les entreprises surchargées sont autorisées à se développer. Mais seulement la moitié de l'espace d'odeur autorisé qui cause la surcharge peut être utilisée. L'autre moitié expire. L'introduction de la loi sur l'environnement et l'aménagement du territoire s'inscrit également dans cette tendance. Son entrée en vigueur a cependant été repoussée en raison de la crise corona. Une fois acquis, les droits ne se révèlent plus toujours automatiquement être des droits inviolables. Cela ne s'applique pas seulement aux entreprises agricoles, mais à l'ensemble de la société. Le gouvernement municipal détermine ce qu'il considère comme une bonne qualité environnementale. Que ce soit le résultat de nuisances causées par les odeurs, les particules fines et l'ammoniac ou d'autres activités économiques qui n'ont rien à voir avec le secteur agricole. La loi sur l'environnement transfère encore plus les responsabilités aux municipalités et aux provinces, car la qualité de l'environnement est déterminée au niveau régional et ne peut pas être mesurée depuis La Haye.

Si une licence est révoquée, l'agriculteur peut s'y opposer. Mais que se passe-t-il si les citoyens s'y opposent sur la base de ce nouveau texte de loi ?
« Ensuite, les citoyens devraient s'opposer à un refus de la municipalité d'utiliser ces règles. L'utilisation ou non des règles relève de la compétence de la municipalité et non d'une obligation. Normalement, le juge n'est pas si prompt à s'asseoir au fauteuil de la politique. La chance que le tribunal détermine qu'une municipalité doit utiliser ce pouvoir ne me semble donc pas très grande. Mais ce n'est pas pour rien que la 21ème tranche de la législation Crise et Relance s'attache à limiter les émissions de l'élevage. Il y a de fortes chances que cette nouvelle option légale soit utilisée sérieusement. Certainement aussi par les services environnementaux des municipalités, qui surveillent généralement de près ce genre de questions.

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