Attentat contre Abu Dhabi et montée des tensions entre l'Ukraine et la Russie. Les deux cas provoquent des troubles supplémentaires sur le marché pétrolier. Cette incertitude se reflète également clairement dans l'inscription du pétrole Brent.
La cotation du pétrole Brent a de nouveau augmenté. Le lundi 17 janvier, le prix a clôturé à 86,51 dollars le baril, et un jour plus tard, il était de 88,64 dollars le baril. Le prix a désormais légèrement baissé, mais à 87,30 dollars le baril, le pétrole se situe toujours à un niveau jamais vu depuis 2014.
La cause immédiate de la flambée des prix de mardi a été une attaque de drone contre un site de production de l'Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC). Trois pétroliers ont explosé. La responsabilité de l'attaque a été revendiquée par les Houthis du Yémen. Même si les installations de production n’ont subi aucun dommage, les commerçants ont été très choqués. L'offre est actuellement limitée et tout ce qui peut l'influencer négativement a donc un effet relativement important sur le marché.
L’OPEP+ et l’AIE ont publié cette semaine une prévision de la demande pour cette année. Les deux agences s’attendent à ce que la demande de pétrole augmente jusqu’à 100 millions de barils par jour. Des sources de l’OPEP+ rapportent qu’il n’est pas inconcevable que le pétrole franchisse la barre des 100 dollars dans un avenir pas trop lointain. Le cartel n’apprécierait pas que cela se produise réellement.
Tensions en Europe
Les tensions croissantes entre l’Ukraine et la Russie ainsi que la position adoptée par l’Union européenne et les États-Unis ont également un impact majeur sur le marché. La possibilité que la Russie envahisse l’Ukraine est de plus en plus considérée comme réelle. Une attaque à grande échelle, au cours de laquelle des chars russes traverseraient en masse la frontière, n’est pas si évidente. Un scénario dans lequel l’armée soutiendrait les groupes séparatistes – comme en 2014 – est jugé plus probable.
Même si l’Occident ne semble pas disposé à s’impliquer dans un éventuel conflit avec des soldats sur le terrain, les sanctions pourraient frapper durement la Russie. L’Europe dépend largement de la Russie pour son approvisionnement énergétique, notamment dans le domaine du gaz. Poutine utilise ces livraisons comme levier, mais dans le même temps, le budget russe dépend également fortement des recettes. Reuters rapporte que le gouvernement américain a discuté avec un certain nombre de sociétés pétrolières et gazières d'un plan d'urgence visant à approvisionner l'Union européenne en énergie si les approvisionnements en provenance de Russie étaient sanctionnés en raison d'une incursion en Ukraine.
Il y a aussi des spéculations sur la déconnexion de la Russie du système de paiement international SWIFT. Vendre du pétrole en dollars est alors pratiquement impossible pour la Russie et la Chine - avec laquelle les Russes disposent de leur propre système de paiement - reste l'une des rares destinations. Cela perturbe également gravement la vente du pétrole du Moyen-Orient.
Prix du gasoil
Les tensions géopolitiques se reflètent également sur le prix du diesel. Lundi 17 janvier, le prix est passé à 128,02 € les 100 litres. Jeudi 20 janvier, celui-ci s'élève à 130,02 € les 100 litres. Le prix a encore légèrement baissé vendredi 21 janvier. Mais à 129,78 € les 100 litres, le diesel reste d’un prix sans précédent.