Le marché de l'électricité est un marché des extrêmes, comme l'a encore prouvé la semaine dernière. En quelques jours, le prix de l'électricité a été divisé par deux. Les énergies fossiles déterminent encore largement le prix de l'électricité.
Le prix de l'électricité a établi un nouveau record, mardi 8 mars, à 432,22 € le MWh. Quelques jours plus tard, le prix de l'électricité est tombé à 184,05 € le MWh, son plus bas niveau de la semaine dernière. Le prix est de nouveau remonté lundi 14 mars, à 275,95 € le MWh. A titre de comparaison : l'année dernière, le prix de l'électricité a fluctué autour de 50 € par MWh au cours des premières semaines de mars.
Le temps ensoleillé a assuré un approvisionnement croissant en électricité produite à partir de panneaux solaires pendant la journée. Le temps relativement calme signifie qu'il y a peu d'approvisionnement en électricité provenant des éoliennes. Cela provoque un déséquilibre important sur le réseau lors des pointes du matin et du soir. Pour produire suffisamment d’électricité, les centrales électriques au gaz et au charbon sont largement utilisées. Le pic des prix coïncide en grande partie avec la hausse des prix du gaz et du charbon.
Moins d'énergie nucléaire
Cet effet est renforcé par la moindre disponibilité de l’électricité issue des centrales nucléaires françaises. En raison d'une combinaison de facteurs - notamment un risque potentiel pour la sécurité et des revers lors de la maintenance - plusieurs réacteurs sont hors service plus longtemps que prévu. La France peut donc exporter moins d’électricité et est plus dépendante du charbon pour son propre approvisionnement énergétique. L'énergéticien français EDF (responsable des centrales nucléaires et détenu à 80 % par l'État français) a émis lundi un avertissement sur ses résultats.
Le gouvernement français a pris des mesures pour contrôler les prix de l'électricité. Par exemple, EDF est obligée de vendre de l’électricité à un prix inférieur au prix du marché à des concurrents plus petits. Le mois dernier, le gouvernement a promis 2,1 milliards d'euros à EDF pour atténuer les problèmes liés aux centrales nucléaires. Mais avec la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques, il est difficile d'évaluer les risques, selon l'entreprise.