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La discussion sur l'orientation de la politique agricole s'enflamme

17 mars 2022 - Jurphaas Lugtenburg

Le débat sur la réforme de la politique agricole commune a été aiguisé par la guerre en Ukraine. La disparition de la Russie et de l'Ukraine pose des problèmes d'approvisionnement en certaines matières premières.

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La durabilité et l’écologisation du secteur agricole sont primordiales, tandis que la sécurité alimentaire est reléguée au second plan. Telle a été la tendance de la politique agricole commune (PAC) au cours des dernières décennies. Une évolution dangereuse, compte tenu des évolutions géopolitiques actuelles. Il existe un groupe préoccupé par la sécurité alimentaire à court terme et qui estime que des mesures immédiates devraient être prises pour augmenter la production agricole. À plus long terme, ils plaident pour une révision de la PAC, dans laquelle la sécurité alimentaire doit être centrale. Les partisans soutiennent que les règles actuelles ainsi que les mesures et réformes prévues devraient être maintenues afin de devenir moins dépendant.

Passer à l'action
À court terme, un groupe d’États membres préconise des mesures directes pour compenser la perte de matières premières en provenance d’Ukraine et de Russie. La Hongrie et la Bulgarie, par exemple, ont déjà imposé des restrictions à l'exportation de céréales. La France et l'Italie, entre autres, souhaitent introduire des mesures qui permettront aux agriculteurs d'augmenter cette saison la production des cultures dont dépend désormais l'Union européenne, et également d'assouplir les règles européennes.

Le ministre italien de l'Agriculture, Stefano Patuanelli, est peut-être le plus franc, affirmant que les terres en jachère et toutes les prairies permanentes devraient pouvoir être utilisées pour des cultures plus productives. Il s’agit de mesures qui ne sont pas autorisées pour bénéficier d’une subvention de la PAC. En outre, l'Italie étudie la possibilité d'assouplir les restrictions légales sur l'irrigation et appelle à un soutien supplémentaire aux agriculteurs pour absorber les coûts de production plus élevés. Patuanelli appelle l'Union européenne à mettre en place à cet effet un programme de subventions extraordinaire, un peu à l'image du programme de soutien pendant la crise du coronavirus.

Vision
À plus long terme, ce groupe préconise une révision en profondeur de la nouvelle PAC qui sera introduite en 2023. La configuration actuelle - qui comprend une jachère obligatoire, une réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires et d'engrais et une extension de la superficie biologique à 25 % - coûte cher à la production et met donc en danger la sécurité alimentaire. La France, l'Italie et la Slovaquie, entre autres, estiment que la politique agricole commune doit donc être adaptée et que la production et la sécurité alimentaire doivent à nouveau occuper le devant de la scène.

Les partisans des mesures de la nouvelle politique soutiennent que la durabilité et le verdissement sont nécessaires pour devenir plus indépendant des moyens de production tels que les engrais ou les produits phytosanitaires. Ils ne voient donc pas l’intérêt de modifier radicalement les plans. Le commissaire européen à l’agriculture, Janusz Wojciechowski, et le commissaire européen Frans Timmermans (l’architecte du Green Deal), entre autres, souhaitent affiner les détails, mais estiment que les points principaux doivent rester intacts.

Des choix fondamentaux
Cependant, selon les experts, le débat actuel sur la sécurité alimentaire nous oblige à penser au-delà des seules questions d’actualité. La question fondamentale, la moins discutée, est la suivante : comment organiser le complexe agricole ? Retirer des terres de la production au profit des objectifs de protection de la nature et de biodiversité et d’autres mesures limitant la production est contraire à la sécurité alimentaire. Mais se concentrer avant tout sur la sécurité alimentaire – ce qui est à nouveau préconisé – aboutira à terme à des stocks relativement importants. Cela s’est avéré désastreux dans le passé pour la formation des prix et donc pour les revenus du secteur agricole.

La guerre a une fois de plus forcé l’Union européenne à prendre conscience que la sécurité alimentaire ne peut être tenue pour acquise. Il s’agit d’un équilibre délicat entre, entre autres, la production alimentaire, la production de biocarburants, la durabilité et les ambitions vertes, et cet équilibre a été considérablement perturbé ces dernières semaines. Cela nécessite une action immédiate, mais pose également le débat sur le modèle de revenus du secteur agricole sous un nouveau jour.

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