Un approvisionnement relativement important en GNL et les prévisions d'un temps plus chaud repoussent les problèmes d'approvisionnement en gaz russe au second plan sur le marché du gaz. À plus long terme, l'évolution des relations entre l'UE et la Russie continuera d'occuper les esprits. Certainement maintenant que des sanctions qui affectent également le secteur de l'énergie ne sont plus hors de question.
Le prix du gaz naturel sur le marché à terme TTF a culminé jeudi 31 mars à 125,91 € le MWh. Aujourd'hui (6 avril), les prix du gaz sont sous pression pour le quatrième jour consécutif. Au moment de la rédaction de cet article, le tarif actuel est de 108,50 € par MWh. Une cause importante de la baisse du prix du gaz est l’offre abondante de GNL. Les prix européens pour les mois à venir restent bien supérieurs aux prix asiatiques, l'autre grand bassin de vente sur le marché mondial. Toutefois, l’écart entre les prix européens et asiatiques se réduit.
Le marché européen s'est encore calmé en raison des vents violents de ces derniers jours. En conséquence, davantage d’électricité a été produite via les éoliennes, tandis que les centrales électriques au gaz ont pu s’arrêter. Le vent diminuera dans les prochains jours, selon les prévisions météorologiques. Mais ceci est en partie compensé par les températures plus douces prévues après le week-end.
Les Russes livrent comme convenu
Les incertitudes entourant l’approvisionnement en gaz russe continuent de planer sur le marché comme un nuage noir. La société gazière d'État Gazprom annonce qu'elle continuera à répondre à la demande des clients européens via des gazoducs traversant l'Ukraine. Aujourd'hui, elle dispose d'une capacité réservée de plus de 100 millions de mètres cubes. C'est à peu près la même chose qu'hier (5 avril). Les exportations de gaz allemand vers la Pologne via le gazoduc Yamal ont cessé, selon les données du gestionnaire de réseau Cascade. Ce gazoduc relie la Russie et la Biélorussie à la Pologne et à l’Allemagne. Ces derniers mois, le gazoduc a été utilisé pour transporter du gaz de l’Allemagne vers la Pologne.
Dans le nouveau paquet de sanctions que prépare l’Union européenne, le secteur de l’énergie ne sera plus laissé de côté. L’accent est désormais mis sur les importations de charbon. Le ministre allemand des Finances Christian Lindner souhaite également réduire rapidement les importations de pétrole et de gaz russes, mais cela ne se produira pas immédiatement. Il raconte cela à l'hebdomadaire Die Zeit. "Si je suivais mon cœur, il y aurait immédiatement un embargo." Selon Lindner, des relations économiques normales ne peuvent être maintenues avec la Russie. L’Allemagne vise donc à supprimer progressivement les importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie. Cela constitue un risque pour la stabilité économique et sociale de l’Allemagne.