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Analyse France

Que réservent les élections pour l'agriculture ?

11 Avril 2022 -Niels van der Boom

Les candidats présidentiels français Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont diamétralement opposés à bien des égards, et ils partagent remarquablement les mêmes idées en matière de politique agricole. Tous deux veulent bricoler la future politique agricole commune (PAC) européenne dans le cadre de la sécurité alimentaire. Le Pen aimerait voir disparaître complètement les règles de Bruxelles, tout comme les accords commerciaux.

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Le président sortant Emmanuel Macron a reçu les éloges de certains agriculteurs français pour sa politique agricole. A Bruxelles, il a milité pour une PAC viable. Récemment, le président a fait la une des journaux à plusieurs reprises lorsqu'il a abordé le sujet de la sécurité alimentaire. C'est aussi maintenant un fer de lance de sa campagne. La stratégie de la ferme à la fourchette dans la nouvelle PAC - qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2023 - entraînera une baisse de 13 % de la production. Ce chiffre est au cœur des arguments de Macron et de Le Pen. Ce n'est pas souhaitable, surtout en ces temps d'inflation (alimentaire) vertigineuse.

Agriculture en France
  • 26,7 millions d'hectares de terres agricoles
  • 389.000 69 exploitations avec XNUMX hectares en moyenne
  • 52% de toutes les fermes sont arables
  • 58 % des agriculteurs français ont 50 ans ou plus. 25% ont 60 ans ou plus
  • 25 % de ce groupe cible arrêtera d'ici maintenant et d'ici 10 ans
  • 9,44 milliards d'euros de l'argent de la PAC vont à la France. 17,3% du budget total
  • 72,93 M€ d'exportations agricoles en 2020 dont 57% végétales

Législation Egalim 2
Il y a plus de victoires agricoles sur lesquelles Macron peut s'appuyer. Il y a donc le Égalim 2 législation déployée dans le secteur sous ses auspices. Cette loi stipule, entre autres, que les acheteurs de produits agricoles, y compris les détaillants, ne sont pas autorisés à proposer des contrats déficitaires aux agriculteurs. Dans le pays agricole de la France, avec 26,7 millions d'hectares (50% du territoire total), le secteur agricole est un sujet brûlant. Surtout en période électorale. A l'approche des élections, le secteur pouvait donc compter sur de nombreux compliments de la part de Macron. Par exemple, pour leurs performances pendant la crise corona.

Lorsque Macron a pris ses fonctions de président en 2017, la France a pris une voie plus verte. L'un visait à moins utiliser la protection des cultures, les engrais et plus d'agriculture biologique. Par exemple directement glyphosate exclure. C'est ce que visait finalement en grande partie la loi Egalim 2. La France devait devenir le garçon le plus vert de la classe en Europe. C'est précisément cette stratégie verte qui est aujourd'hui détournée s'il appartient à Macron, mais aussi à Le Pen. La sécurité alimentaire est désormais l'argument principal.

Macron est en pourparlers avec la Commission européenne pour réduire les exigences de la nouvelle PAC : 20 % d'utilisation d'engrais en moins et un quart de bio d'ici 2030. Selon lui, l'UE ne peut pas se permettre de produire moins de nourriture en situation de guerre. Il est clair que la production alimentaire sera augmentée cette année. C'est comme ça que ça vient 300.000 hectares terres gratuites à payer qui comptent autrement pour les exigences de verdissement dans le cadre de la PAC actuelle.

"Des conséquences catastrophiques de la ferme à la fourchette"
La candidate d'extrême droite à la présidentielle Marine Le Pen va encore plus loin. Elle évoque les conséquences possibles de la stratégie Farm-to-Fork, développée sous la houlette du commissaire européen Frans Timmermans, « catastrophique » et « une menace pour la souveraineté alimentaire des États membres de l'UE ». Elle n'écarte cependant pas complètement la nouvelle PAC. Un point positif, dit-elle, est que les pays auront davantage leur mot à dire sur les lois agricoles de leur pays à partir de l'année prochaine. Les candidats d'extrême droite passent en revue le fait que la France est passée du plus grand exportateur agricole de l'UE à la 3e place - après l'Allemagne et les Pays-Bas. Dans un sentiment de fierté nationale, ce titre doit être restauré.

Là où Macron et Le Pen s'opposent, c'est au recours aux accords de libre-échange. Par exemple le Mercosur (avec l'Amérique du Sud) et le CETA (avec le Canada). Le Pen veut que l'agriculture soit tenue à l'écart de ces traités. Quelque chose qui est mentionné plus souvent dans toute l'Europe. Par exemple, comment mettre en place une production de protéines rentable alors que l'UE peut importer du soja bon marché d'Amérique du Sud ? Cet avis est également celui de l'Union néerlandaise des agriculteurs attribué. Eric Zemmour, autre candidat d'extrême droite, estime que les produits qui ne peuvent pas être cultivés en France – par exemple parce qu'ils sont issus d'OGM – ne doivent pas non plus être importés. Le Pen dit seulement que le pays d'origine doit être indiqué.

Faible son du compteur vert
N'y a-t-il pas du tout de contre-son « vert » en France ? Bien sûr, mais c'est une action d'arrière-garde. Les candidats de gauche Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot sont de farouches défenseurs de la nouvelle PAC. Récompense basée sur la performance, pas de soutien à l'hectare et plus d'argent pour les petites et moyennes entreprises familiales. Jadot ajoute que le nombre d'animaux devrait être réduit et réparti sur des exploitations plus petites. Pourtant, ils estiment également que l'importation de matières premières (alimentaires) est négative pour l'agriculture française.

Ils sont ambitieux en ce qui concerne les objectifs de l'agriculture biologique. Tous deux veulent une interdiction complète des produits phytopharmaceutiques d'ici 2030. Cela contraste avec la réduction de 50 % à laquelle aspire la politique européenne. La chance que leurs ambitions se réalisent n'est pas très grande. Mélenchon a obtenu 22% des suffrages le week-end dernier. Cela en fait toujours un concurrent. Jadot n'est pas allé plus loin que 4,6%. Macron est en tête avec 27,6%, suivi de Le Pen avec 23,4%.

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