Le marché du pétrole reste très volatil. Cette semaine, ce sont les anticipations de croissance économique qui ont marqué le marché. Mais la Russie continue aussi d'occuper l'esprit des commerçants. Un éventuel boycott européen du pétrole russe pourrait avoir des conséquences désagréables, notamment pour la production de diesel.
La cotation du pétrole brut Brent a atteint 18 dollars le baril lundi 112,70 avril, soit le prix le plus élevé depuis plus de trois semaines. Cependant, cette augmentation a rapidement pris fin. Le mercredi 20 avril, le prix était de nouveau à 107,03 dollars le baril. Après un léger rebond, le prix se situe aujourd'hui (22 avril) à 106,82 dollars le baril. Le marché reste assez volatil, mais les hausses de prix de la semaine dernière ont été moins importantes que celles observées ces derniers mois. Le prix du pétrole reste à un niveau nettement plus élevé qu’avant l’attaque russe contre l’Ukraine.
Développement de l'économie mondiale
Selon les analystes, la principale cause de la baisse des prix du pétrole est le développement de l’économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé les attentes de croissance de 0,8 point de pourcentage. Outre la crise humanitaire, la guerre en Ukraine provoque des dégâts économiques et ralentit la croissance économique mondiale. Par exemple, les prix de l’énergie, des céréales et des oléagineux augmentent parce qu’ils ne peuvent plus être exportés en raison de la guerre ou parce que ces produits sont en partie couverts par les sanctions occidentales.
Le produit intérieur brut (PIB) de l'Ukraine va chuter de 35 % cette année, selon le FMI. Le PIB de la Russie serait en baisse de 8,5 %. Pour 2023, l'organisation prévoit une nouvelle contraction en Russie : -17%. La hausse des prix de l'énergie, le manque de confiance et les turbulences sur les marchés financiers pourraient réduire les attentes de croissance économique de deux points de pourcentage supplémentaires, selon Pierre-Olivier Gourinchas, économiste au FMI.
D’ailleurs, le prix du pétrole Brent n’est pas uniquement déterminé par la demande. Du côté de l'offre, les membres du cartel de l'Opep ont du mal à remplir les quotas de production établis. Des accords ont été conclus au sein du cartel sur la manière dont la production peut progressivement revenir aux niveaux d’avant la pandémie, sans que les prix ne chutent fortement. L’Opep fait du bon travail pour maintenir les prix au même niveau. En revanche, augmenter la production s’avère plus difficile.
Le pétrole russe est important pour le diesel
Le prix du diesel cette semaine est raisonnablement conforme à celui du pétrole. Mardi 19 avril, le prix du diesel s'élevait à 156,59 € les 100 litres. Ce montant est tombé aujourd'hui (vendredi) à 151,83 € pour 100 litres. Une éventuelle interdiction du pétrole russe serait très gênante pour la production de diesel en Europe. Sur les 3 millions de barils de pétrole que la Russie exporte vers l’Europe, près d’un million est utilisé pour produire du diesel. La Russie est également un important fournisseur de pétrole lourd (comme le fioul).
La majeure partie du pétrole destiné aux Pays-Bas est approvisionnée par navires. À cet égard, notre pays est assez flexible lorsqu’il s’agit de changer de fournisseur. Cependant, trouver du pétrole brut répondant à des spécifications similaires pour la production de diesel pourrait s’avérer un obstacle plus important.