L'ambiance sur le marché du gaz reste tendue. L'effet de l'arrêt des livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie par la Russie s'est quelque peu atténué. Mais cela sera remplacé par de nouvelles sanctions de l'UE. Les mesures visent l'industrie pétrolière mais touchent aussi indirectement le secteur du gaz.
Le prix du gaz sur le marché à terme TTF est passé à 27 €/MWh mercredi 107,43 avril. Le pic a été causé par l'arrêt des livraisons par la Russie à la Pologne et à l'Ukraine. La Russie a ainsi renforcé l'exigence selon laquelle les « pays hostiles » doivent payer le gaz en roubles. C'est d'ailleurs quelque chose que les États membres européens ont jusqu'à présent refusé de faire. En conséquence, le prix du gaz a légèrement augmenté pendant une courte période. Le devis est rapidement retombé pour clôturer le lundi 2 mai à 97,05 €/MWh. Le prix est maintenant à nouveau à la hausse. Cette fois aussi, le conflit avec la Russie en est la cause, mais maintenant le gaz n'est pas central.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé aujourd'hui (4 mai) une interdiction totale du pétrole russe. Cette mesure fait partie du sixième train de sanctions en préparation contre la Russie. Bruxelles veut arrêter l'importation de distillats de pétrole d'ici six mois et être totalement indépendante avant la fin de l'année. Cependant, les besoins énergétiques de l'Union européenne ne diminuent pas sensiblement. L'interdiction devrait stimuler la demande de gaz dans les mois à venir. Le conflit sur les paiements en roubles persiste également au-dessus du marché et crée de l'incertitude.
Un bon approvisionnement amortit le prix
Le fait que le prix du gaz n'augmente pas davantage est dû au bon approvisionnement en provenance d'autres régions. L'approvisionnement en gaz naturel en provenance de Norvège a de nouveau augmenté, en partie parce qu'une partie des travaux d'entretien prévus a été achevée. L'approvisionnement en GNL se poursuivra également sans relâche. Les prix sur le marché spot européen sont sensiblement plus élevés qu'en Asie, le principal concurrent. De plus, certains pays asiatiques sont venus en aide à l'Europe en envoyant du fret supplémentaire vers l'Union européenne au lieu de l'acheter eux-mêmes.
Le temps relativement doux joue également en faveur de l'Europe. La demande est donc relativement faible. L'arrêt russe de l'approvisionnement en gaz de la Pologne semble avoir un effet limité, en partie à cause de ces facteurs. La compagnie gazière polonaise PGNiG a également tweeté aujourd'hui que le niveau de remplissage du stockage avait augmenté à 81 %.