La grande nouvelle sur le marché du gaz cette semaine est que le néerlandais GasTerra ne reçoit plus de gaz du russe Gazprom. La réaction du marché à cette décision a été limitée. Les acteurs du marché réagissent-ils de manière hypothermique ou les conséquences de la perte des livraisons russes ne sont-elles pas trop graves ?
La cotation du gaz naturel sur le TTF était en hausse prudente la semaine dernière. Le jeudi 26 mai, le prix a clôturé à 85,97 € le MWh. Lundi 30 mai, il s'élève à 87,99 € par MWh et hier à 94 € par MWh. Aussi vite que le prix a augmenté, la baisse a recommencé aujourd'hui. Au moment de la rédaction de cet article, le TTF s'élève à 87,05 € par MWh.
La cause de la flambée des prix du gaz hier est, comme mentionné précédemment, l'arrêt de l'approvisionnement en gaz russe, entré en vigueur hier parce que la société néerlandaise GasTerra refuse de payer en roubles. Gazprom devrait livrer environ 1 milliards de mètres cubes jusqu'au 2022er octobre 2 (date d'expiration du contrat actuel). Selon GasTerra, l’arrêt de l’approvisionnement ne pose aucun problème dans l’immédiat. GasTerra a anticipé d'éventuels problèmes d'approvisionnement en achetant du gaz ailleurs. Le gaz russe représente environ 15 % de la demande gazière néerlandaise. Environ 5 % de cette somme provient du contrat entre GasTerra et Gazprom. Les 10 % restants sont achetés (indirectement) à Gazprom via d'autres parties.
Constituer des stocks
La période allant jusqu’au mois de septembre est principalement utilisée pour constituer des stocks pour l’hiver. Selon les experts, les 2 milliards de mètres cubes pourraient retarder le remplissage des installations de stockage de gaz, mais il reste encore suffisamment de temps pour prendre des mesures supplémentaires. Le niveau de remplissage actuel est d'environ 40 % et il doit avoir augmenté jusqu'à au moins 80 % avant l'arrivée de l'hiver. La réaction tiède de Rob Jetten, ministre du Climat et de l'Énergie (D66) à l'arrêt de l'approvisionnement en gaz russe surprend certains experts. Selon Jetten, le remplissage des installations de stockage de gaz devient plus difficile en raison de la perte des livraisons de Gazprom. Le ministre espère que les stockages seront remplis à terme avec du GNL provenant d'autres pays. L’extraction de gaz supplémentaire de Groningue est évoquée en dernier recours.
Jetten ne souhaite pas encore prendre de mesures immédiates pour accélérer le développement de l'approvisionnement en gaz. Le ministre promet d’apporter plus de clarté prochainement. Des économies de gaz pourraient être réalisées relativement facilement, par exemple en produisant davantage d’électricité avec des centrales au charbon plutôt qu’avec des centrales au gaz. Cela n’est actuellement pas possible car la loi stipule que les centrales électriques au charbon peuvent fonctionner au maximum à 35 % de leur capacité afin de limiter les émissions de CO20. L'attentisme du ministère inquiète certains énergéticiens. Vous pouvez désormais prendre des mesures et procéder à des ajustements. Si vous continuez à attendre, vous serez bientôt mis devant le fait accompli cet hiver, selon les analystes.