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Analyse Olie

Le marché du pétrole est-il à un tournant ?

17 Juin 2022 - Jurphaas Lugtenburg - Réaction 1

Les prix du pétrole brut sont en hausse depuis plus de six mois. En raison de la guerre en Ukraine, la volatilité du marché a également énormément augmenté, avec des mouvements de prix extrêmes, notamment en mars. Les fluctuations de prix les plus importantes semblent maintenant être passées et l'élan à la hausse s'est stabilisé au cours des deux dernières semaines. Cela signifie-t-il une nouvelle phase du marché pétrolier ?

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La cotation du pétrole brut Brent a entamé une baisse prudente cette semaine. Lundi 13 juin, le pétrole Brent était toujours à 122,39 dollars le baril. Ce prix est tombé à 17 dollars le baril aujourd'hui (vendredi 119,33 juin). Si le prix n'augmente pas davantage lors de la dernière séance de bourse de cette semaine, le prix sera le premier à baisser sur une base hebdomadaire en cinq semaines. Soit dit en passant, le prix du pétrole reste stable. Avant le 24 février, le prix du baril était encore bien inférieur à 100 dollars et, en juin de l'année dernière, le prix du pétrole fluctuait autour de 75 dollars le baril.

Effet secondaire de la hausse des taux d’intérêt
La correction du cours du pétrole est largement attribuée à des évolutions en dehors du marché pétrolier. Il y a tout d’abord la hausse des taux d’intérêt de la Banque centrale américaine (Fed). Le taux d'intérêt de base a été augmenté de 0,75 point de pourcentage pour lutter contre l'inflation. Il s’agit d’ailleurs de la plus forte augmentation des taux d’intérêt aux États-Unis depuis 28 ans. La hausse des taux d’intérêt a eu dans un premier temps un impact significatif sur les marchés financiers, mais aussi sur les matières premières. Directement parce que le taux du dollar a baissé. Les produits cotés en dollars sont donc devenus moins chers. Cela entraîne généralement une hausse du prix de ces matières premières. Les analystes jugent donc remarquable la baisse des prix du pétrole. La baisse réelle est encore plus forte si l’on inclut la différence de change.

La hausse des taux d’intérêt vise à freiner l’inflation, mais pourrait également freiner la croissance économique. Les chiffres de consommation de carburant, essentiellement américains, montrent que la demande résiste bien, voire augmente jusqu'à présent, et que les stocks sont relativement faibles. Le pétrole et le carburant coûteux doivent en fin de compte être payés. Et cela suscite certaines inquiétudes parmi les analystes. Jusqu’à présent, le marché était principalement dominé par des pénuries du côté de l’offre. Plusieurs analystes se tournent désormais vers la demande et sont particulièrement curieux de savoir si, même si la croissance économique présente quelques fissures, la demande restera aussi bonne.

Accord nucléaire
Le président américain Biden a déjà soumis plusieurs demandes à l’OPEP ces derniers mois pour augmenter la production pétrolière. Biden souhaite que l’Opep pompe davantage de pétrole pour faire baisser les prix et, à terme, réduire l’inflation américaine. Vu sous cet angle, il est frappant que les États-Unis aient imposé, jeudi 16 juin, des sanctions à des entreprises chinoises, iraniennes et des Émirats arabes unis en raison de leurs exportations de produits pétrochimiques. Les Américains sont contraints d’accroître la pression sur l’Iran pour qu’il relance l’accord nucléaire (le Plan d’action global commun (JCPOA)). Bref, après des années de négociations, un accord a été trouvé en 2015 pour limiter les ambitions nucléaires de l'Iran en échange d'un allègement des sanctions. Cet accord a été détruit par Trump en 2018 et depuis l’arrivée de Biden à la Maison Blanche, des tentatives ont été faites pour relancer le JCPOA. Un accord a semblé proche à plusieurs reprises, mais n’a jusqu’à présent pas abouti.

Le prix du pétrole est à un niveau élevé et l’Iran ne peut désormais en bénéficier que dans une mesure limitée. L’Amérique tente désormais d’augmenter la pression pour progresser. Le couteau coupe alors dans les deux sens, du moins c’est ce que semblent penser les Américains. L’économie iranienne reçoit un coup de pouce de l’afflux de capitaux pétroliers et les États-Unis bénéficient d’une baisse du prix du pétrole en raison de l’offre supplémentaire en provenance de l’Iran. Reste à savoir si l’Iran et les acheteurs actuels de pétrole iranien seront d’accord, selon les experts. Les sanctions sont également en quelque sorte un paratonnerre pour les problèmes internes de la Maison Blanche.

Il y a encore un tournant sur le marché du diesel. Le prix est passé de 170,58 € pour 100 litres par mois à 175,87 € pour 100 litres. Ce n’est pas encore un record, mais c’est un prix extrêmement élevé. En mars, le prix a également oscillé autour de ce niveau pendant plusieurs jours. Soit dit en passant, c'était avant la réduction des droits d'accise entrée en vigueur le 1er avril.

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