Des signaux opposés se font jour sur le marché pétrolier. Les stocks de pétrole brut n'ont pas encore été exagérés et diminuent même quelque peu aux États-Unis. Le stock d'essence aux États-Unis, en revanche, a augmenté. C'est un signal car les consommateurs ne peuvent plus ou ne veulent plus payer les prix élevés du carburant.
La cotation du pétrole brut Brent a montré une reprise significative au début de cette semaine après la baisse des prix, le prix du baril de pétrole brut tombant en dessous de 100 dollars le baril pour la première fois depuis des mois. Le mardi 19 juillet, le pétrole brut Brent a clôturé à 107,31 dollars le baril. Toutefois, cette reprise semble être de courte durée. Hier (jeudi 21 juillet), le pétrole brut Brent a clôturé à 104,15 dollars le baril.
La baisse des prix est en partie due aux chiffres des stocks de l’Energy Information Administration des États-Unis. Le rapport envoie des signaux contradictoires. D’une part, les approvisionnements en pétrole brut et en distillats de pétrole ont diminué. En revanche, les approvisionnements en essence aux États-Unis ont augmenté. Cette dernière est considérée par les experts comme un signal fort indiquant que la demande de produits pétroliers pourrait chuter rapidement. Selon certains analystes, les consommateurs ne peuvent ou ne veulent apparemment pas payer ces prix. En toile de fond, la crainte d’une récession continue de jouer un rôle et donc une moindre demande de pétrole à long terme.
Production supplémentaire
Les analystes surveillent de près l’évolution de la production pétrolière en Libye. On parle d’augmenter la production. Ce pays d’Afrique du Nord est depuis longtemps un important fournisseur de pétrole sur le marché mondial. En raison d’une révolution et des troubles qui ont abouti à une guerre civile, la production a fortement chuté au cours des dix dernières années. Plusieurs puits ont été fermés, en partie à cause de disputes sur l’endroit où les dollars pétroliers devraient être transférés et comment cet argent devrait ensuite être distribué. Maintenant que le prix du pétrole est à un niveau relativement élevé, divers acteurs se rendent compte que la Libye manque donc beaucoup d'argent. En fonction de l’évolution du marché, la Libye souhaite extraire davantage de pétrole.
Plus au sud de l'Afrique, le Congo veut profiter du prix élevé du pétrole. Plus tôt cette année, le Congo a annoncé qu'il mettrait aux enchères seize concessions pétrolières. En raison de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur le marché pétrolier, le Congo souhaite pomper davantage de pétrole. Cette semaine, le gouvernement a annoncé qu'il mettrait aux enchères non pas seize mais 27 concessions pétrolières et trois concessions gazières.
Effet inattendu
Le boycott européen du pétrole russe (qui n'entrera pleinement en vigueur qu'en décembre) a entraîné une augmentation du transport de vrac liquide dans le port de Rotterdam. Selon les chiffres semestriels publiés aujourd'hui (vendredi 4,3 juillet), le pétrole brut a été transbordé à Rotterdam de 22% en plus. Cette croissance est en grande partie due au transport de pétrole russe vers l'Inde, écrit l'autorité portuaire dans son explication. En revanche, le transit des produits pétroliers a diminué de 9,4%. Structurellement, moins de carburant a été importé et il y a eu moins de réexportations. Le chiffre le plus spectaculaire est celui du transbordement de GNL. En raison de la forte demande, 45,8 % de GNL en plus sont arrivés au port.
Le prix du diesel est dans une tendance à la baisse cette semaine. Lundi 18 juillet, le prix était encore de 158,26 € les 100 litres. Celui-ci est tombé à 22 € les 151,33 litres vendredi 100 juillet. La baisse des prix du diesel suit donc, avec un certain retard, le mouvement déjà amorcé sur le marché du pétrole brut.