Les prix spot sur le marché de l'électricité restent volatils. On pourrait s'attendre à ce que la reprise de l'approvisionnement en gaz via le Nord Stream ait un effet modérateur sur les prix du marché du gaz et donc également une incidence indirecte sur le prix de l'électricité. Cependant, cet effet n'a pas encore été atteint.
Jeudi 21 juillet, le prix de l'électricité sur l'EPEX Spot a culminé à 354,09 € le MWh. Il s’agit d’une hausse des prix légèrement inférieure par rapport aux dernières semaines. Pendant le week-end, le prix est resté beaucoup plus élevé. Le dimanche 26 juillet, le prix sur l'EPEX est tombé à 239,45 € le MWh. En raison du temps relativement calme, le rendement des éoliennes a été décevant et cela s'est clairement reflété dans les prix du week-end dernier. Aujourd'hui mardi 26 juillet, le prix est remonté à nouveau à 315,12 € le MWh.
Le gaz et le charbon occupent aujourd’hui une place prépondérante dans le mix énergétique. Le CO2 est libéré lorsque ces vecteurs énergétiques sont brûlés. Selon les règles européennes, ces émissions doivent être couvertes par des droits CO2, le système d'échange de quotas d'émission (ETS). Le prix de l'ETS a baissé d'environ 10 euros ces dernières semaines pour atteindre un niveau légèrement supérieur à 75 euros par tonne de CO2. Même si le prix du SEQE a baissé, les quotas d'émission restent toujours environ 35 % plus élevés qu'à la même période il y a un an. À l’heure où la part de l’énergie produite à partir du charbon augmente (qui émet une quantité relativement importante de CO2), les quotas d’émission jouent un rôle majeur dans la détermination du prix de l’électricité.
Sécurité d'approvisionnement
En raison de l’incertitude qui règne sur le marché de l’énergie, les gouvernements recherchent des certitudes. Le Premier ministre belge De Croo a annoncé vendredi dernier (22 juillet) avoir conclu un accord de principe avec l'énergéticien Engie sur une déclaration d'intention visant à maintenir deux réacteurs nucléaires ouverts pendant dix ans supplémentaires. Les réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 seraient fermés pour contrôle technique en 2025 puis démantelés. Cela faisait partie de la stratégie du gouvernement visant à éliminer complètement les centrales nucléaires d’ici 2025. En raison de la guerre en Ukraine, le gouvernement veut abandonner cette voie. Selon De Croo, la sécurité énergétique est actuellement une question de sécurité nationale.