Cette semaine, le prix du gaz est à nouveau proche du point le plus bas depuis juin 2021. Les taux de remplissage européens élevés et les économies continuent de peser sur le prix du gaz en ce moment. Cependant, toutes les nouvelles ne sont pas positives. Par exemple, l'inquiétude des analystes selon laquelle la demande de GNL en provenance de Chine augmente fortement semble se réaliser lentement mais sûrement. En outre, l'Union européenne a présenté un programme d'achats conjoints de gaz.
À mesure que le mois d'avril passe, le prix du gaz évolue autour de 40 € le mégawattheure. Mercredi 20 avril, le prix du gaz était au plus haut de la semaine et le TTF était à 40,56 €. Mercredi 25 avril, le prix du gaz était au plus bas de la semaine, à 39,48 €.
Les réserves de gaz bien garnies exercent notamment une pression sur le prix du gaz européen. Les États membres de l'UE sont sortis de l'hiver avec un taux de remplissage très élevé. Les approvisionnements européens en gaz augmentent à nouveau, lentement mais sûrement. Fin mars, les réserves de gaz étaient remplies à plus de 55 %. Ce chiffre est désormais remonté à 58 %.
En outre, la baisse de la demande de gaz continue de faire pression sur les prix du TTF. Malgré la baisse du prix de l’essence, les économies semblent persister. Malgré des températures relativement basses, la demande européenne de gaz a également été bien inférieure en mars par rapport aux autres années. Par rapport aux années 2017 à 2022, la demande de gaz dans l’Union européenne a diminué de 17,1 %. En Allemagne, très dépendante du gaz, la consommation a baissé de 15 %. La demande de gaz aux Pays-Bas a chuté encore plus rapidement, de près de 20 %.
Les importations chinoises de GNL augmentent
Mais il n’y a pas que des voix positives sur le marché du gaz. Les spéculations sur l’augmentation de la demande de GNL en provenance de Chine empêchent une baisse encore plus importante du prix. Si les pays européens ont pu compenser les importations de gaz russe en 2022 par des importations record de GNL, c’est principalement parce que la demande chinoise était faible en raison de la pandémie de coronavirus. En conséquence, la Chine a décidé d’exporter son excédent de GNL vers l’Europe.
Les analystes prédisent que la réouverture de l’économie chinoise pourrait rendre difficile pour l’Europe d’obtenir à nouveau de gros volumes de GNL. C’est précisément ce risque d’augmentation de la demande chinoise de GNL qui se concrétise lentement mais sûrement. Les importations chinoises de gaz liquéfié ont été supérieures de 16,9 % en mars à celles de 2022.
L'UE lance un programme d'achats conjoints
Par ailleurs, l'Union européenne a lancé mercredi 25 avril un programme d'achat commun de gaz. Dans le cadre du nouveau programme, l’UE rassemble acheteurs et vendeurs. L’UE n’est pas encore allée plus loin que le rapprochement des différents acteurs du marché. Bruxelles n'impose aucune exigence supplémentaire aux participants au programme. Le programme vise à prévenir les pénuries et à éviter les prix élevés du gaz, comme ceux de l'été dernier. Il reste toutefois à voir quelle sera l’ampleur de l’impact du programme. L’objectif concernant la quantité de gaz échangée dans le cadre du programme n’est que de 3,8 % de la demande européenne de gaz.