Les banques centrales ont presque plus d'influence sur le marché pétrolier que l'Opep, pourrait-on penser après la forte réaction du marché à la décision de la Fed en matière de taux d'intérêt. Il ne faut cependant certainement pas ignorer l’influence des restrictions de production. En attendant, Exxon reste confiant dans le marché des carburants. La demande d’essence et de diesel va continuer de croître dans les années à venir selon le géant pétrolier.
Lundi 18 septembre, le prix du pétrole brut Brent a culminé à 94,43 dollars le baril. C'était le prix le plus élevé depuis dix mois. Toutefois, ces derniers jours, le prix du pétrole a reculé prudemment. Au moment d’écrire ces lignes, le Brent est à 93 dollars le baril.
La politique de la banque centrale américaine, la Fed, est citée par de nombreux analystes comme la raison de la légère baisse des prix du pétrole. La Fed maintient ses taux d'intérêt inchangés, mais cela est considéré comme une « pause belliciste », une interruption temporaire de sa politique agressive de taux d'intérêt. Les augmentations de taux d’intérêt plus tard dans l’année que vise la Fed pourraient freiner la croissance économique et donc la demande de pétrole.
Les nouvelles selon lesquelles les réserves de pétrole aux États-Unis ont quelque peu diminué n'ont eu que peu d'effet sur le marché. L’Amérique a puisé en partie dans ses réserves pour vendre davantage de pétrole brut sur le marché mondial. Selon certains analystes, cela indique que la demande mondiale de pétrole est forte. La baisse des stocks de distillats comme l’essence et le diesel est considérée comme le signe que l’économie américaine se porte mieux que prévu. Cela joue également un rôle dans le fait que les raffineries américaines réduisent leur production à l'automne pour des raisons de maintenance planifiée.
Le pétrole peut encore augmenter
La banque d'investissement JP Morgan prévient que le pétrole Brent pourrait atteindre 120 dollars le baril. Le marché est déjà tendu et la banque s'attend à ce que les restrictions de production puissent encore faire grimper les prix. L'Arabie saoudite et la Russie sont les moteurs de la hausse des prix ces derniers mois, selon JP Morgan. Il existe un risque important associé à la hausse du prix du pétrole. L’énergie en général et le pétrole en particulier sont une cause importante d’une inflation élevée. Cela freine la croissance économique et oblige les banques centrales à adopter des politiques de taux d’intérêt agressives.
L’Union européenne pourrait y être encore plus sensible que d’autres parties du monde. L’UE est pleinement engagée en faveur de l’écologisation, mais garantir une énergie suffisante et abordable reste un défi : chaque État membre pour soi. Ceci est particulièrement visible dans le cas du gaz, mais dans le cas du pétrole, ce n’est pas très différent selon certains analystes. Les grandes puissances telles que les États-Unis et la Chine mènent une politique plus structurée à cet égard.
L'essence et le diesel restent importants
On croirait presque que le rôle du diesel a pris fin. Ils pensent différemment à ce sujet chez Exxon Mobile. L'entreprise s'attend à ce que les ventes de carburants et de produits chimiques augmentent encore pour atteindre 16 milliards de dollars d'ici 2027, soit environ 4 milliards de dollars de plus que les niveaux actuels. Vers la fin de cette décennie, l’une des plus grandes compagnies pétrolières mondiales s’attend à ce que la demande d’essence culmine. C'est des années plus tard que les prévisions d'autres organisations. Les divisions carburants et produits chimiques d'Exxon ont été fusionnées pour permettre une transition rapide, en fonction du segment dans lequel les marges sont les meilleures.
Le prix du diesel ne suit pas tout à fait celui du pétrole brut cette semaine. Le diesel est passé la semaine dernière à près de 150 € les 100 litres. Cependant, ces derniers jours, le prix a légèrement baissé à 145 €. Ce sont des prix que nous n’avons pas vus depuis novembre de l’année dernière.