Aux États-Unis, les équipes de campagne font des heures supplémentaires. Trump préparait des frites chez McDonalds et Harris a donné une interview sur Fox News. Les projets défendus par les deux candidats sont presque oubliés et on oublierait presque qu’ils concernent le prochain président des États-Unis. Les politiques commerciales défendues par les deux candidats sont néanmoins remarquables.
À quelques semaines des élections présidentielles américaines, nous pouvons conclure que les deux candidats ne sont pas de fervents défenseurs du libre-échange. Il est bien connu que Trump, par exemple, souhaite imposer une large taxe à l’importation sur les produits en provenance de Chine. A l’annonce que John Deere pourrait vouloir transférer sa production au Mexique, Trump a proposé une taxe à l’importation de 200 %.
Au cours de la précédente période de présidence de Trump, l'Accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA), successeur du traité Nafta, a été approuvé. Harris était l'un des 2020 sénateurs (sur 10) à voter contre ce traité en 100. Selon Harris, le traité ne prête pas suffisamment attention au changement climatique et elle a récemment réitéré cette critique. Suzanne Clark, présidente de la Chambre de commerce américaine, a même parlé à Bloomberg de « deux candidats présidentiels opposés au commerce ».
Un négociateur
L’UE s’attaque désormais aux éventuelles barrières commerciales américaines. Par exemple, Trump menace d’imposer des droits de douane sur l’industrie automobile européenne – et plus particulièrement allemande – s’il revient à la Maison Blanche. L’Europe veut éviter que ne se reproduise ce qui s’est produit avec l’acier lors du précédent mandat de Trump. Le scénario pour prendre immédiatement des contre-mesures est déjà prêt à Bruxelles, suggèrent diverses sources.
Que les choses se passent si bien est une autre affaire. Outre l’AEUMC, Trump a conclu des accords avec la Corée du Sud, le Japon et la Chine au cours de sa présidence. Au fond, Trump est un « négociateur » selon plusieurs analystes.
La Chine
Les associations américaines de producteurs de maïs et de soja, la NCGA et l'ASA, ne sont pas engagées dans une guerre commerciale avec l'Europe. Ils tirent principalement la sonnette d’alarme sur une éventuelle guerre commerciale avec la Chine. Si la Chine abandonne l’accord commercial de 2020 et impose les anciens droits de douane, les agriculteurs américains perdront un marché important. Il ne sera pas possible de trouver un remplaçant, préviennent les syndicats. Le Brésil et l'Argentine arrivent en troisième position. Il est encore possible d'augmenter la production et ils seront plus qu'heureux de combler le vide laissé par les États-Unis s'ils ne peuvent plus exporter vers la Chine, affirment NCGA et ASA.