La tendance ne s’est pas encore inversée, mais la baisse du prix du diesel agricole est frappante. Depuis juin, le prix est resté pratiquement inchangé, à environ 90 cents le litre.
Aujourd'hui (4 septembre), le diesel agricole bénéficiant de l'avantage membre LTO coûte 0,87 € le litre (hors TVA). La demande est en baisse, mais on ne sait pas pourquoi. Sauf que l’évolution de la crise du coronavirus reste le principal facteur déterminant les prix sur le marché de l’énergie.
Le gaz et l'électricité augmentent
Parallèlement à la légère baisse du prix du pétrole, il apparaît de plus en plus clairement que le prix du gaz a atteint un niveau structurellement plus élevé que l'été dernier. L’approche de la saison hivernale y joue évidemment un rôle, mais la production croissante d’énergie solaire et éolienne constitue également un facteur important. L’offre augmente plus rapidement de mois en mois, grâce à une capacité en augmentation rapide.
Outre la capacité de production en croissance rapide, le marché des énergies renouvelables se caractérise également par une offre très variable. Les dernières semaines ont été extrêmes, en raison du pic dû à la tempête estivale du mercredi 26 août. Pour amortir l’offre très variable de ces formes d’énergie renouvelables, il faut du gaz (à partir duquel l’électricité est produite). La maintenance différée des pipelines et des centrales nucléaires joue également un rôle sur le marché du gaz.
Caractère spéculatif
Aucune météo extrême n’est attendue dans les semaines à venir. Les fluctuations majeures de la production d’énergie solaire et éolienne ne sont donc pas évidentes, même si les conditions météorologiques ont beaucoup varié ces derniers jours. Il semble que le temps changeant va perdurer.
La combinaison d’une baisse des prix du pétrole et d’une hausse des prix du gaz et de l’électricité est inhabituelle. Le marché de l'énergie présente actuellement un caractère hautement spéculatif, notent les analystes. Constamment alimenté par l’incertitude persistante provoquée par la crise du coronavirus, mais aussi par des complications politiques sur la scène mondiale, comme l’approche des élections américaines et l’éventuelle annexion de la Biélorussie par la Russie.
Droits CO2 40€ ?
Le prix des droits CO2 continue d’augmenter. Le commerce des émissions devient de plus en plus important pour le secteur agricole. Cette semaine, le Conseil de l'Environnement et des Infrastructures a publié un rapport sur l'arrêt de l'affaissement des sols dans les zones de tourbières, dans lequel la compensation des droits de CO2 joue un rôle important.
Une étude du Wageningen Economic Research montre qu'un prix d'au moins 40 euros est nécessaire pour offrir aux agriculteurs qui réhydratent leurs terres et accumulent ainsi des droits de CO2 un modèle de revenus couvrant les coûts. Actuellement, les droits CO2 coûtent environ 30 €. Ce printemps, au plus fort de la crise du coronavirus, le prix est tombé à 15 euros par droit.
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