Frédéric Legrand - COMEO / Shutterstock.com

intérieur L'intérêt

Nouveau président de la BCE : une mauvaise nomination

5 Juillet 2019 -Edin Mujagic

Christine Lagarde. Sauf miracle, l'actuelle dirigeante du Fonds monétaire international succèdera à Mario Draghi s'il démissionne de sa présidence de la Banque centrale européenne (BCE) le 31 octobre prochain.

Souhaitez-vous continuer à lire cet article ?

Devenez abonné et obtenez un accès instantané

Choisissez l'abonnement qui vous convient
Avez-vous un conseil, une suggestion ou un commentaire concernant cet article ? Faites le nous savoir

La question qui se pose aux marchés financiers est la suivante : de quel tissu monétaire est faite Lagarde ? Normalement, on pourrait le déduire de ses publications dans le domaine de l’économie monétaire. Mais cela n’est pas possible aujourd’hui, car Lagarde n’est pas économiste. Elle est avocate. 

Une politique monétaire militante
En 2013, elle a participé à un colloque à la banque centrale régionale de Kansas City. Après avoir lu son discours, j'ai l'impression qu'elle est favorable à une « politique monétaire très activiste », avec un fort penchant pour une « politique souple ». J’ai aussi l’impression que Lagarde a une préférence pour les mesures non conventionnelles. 

En d’autres termes : Lagarde est convaincue que les gouvernements et les banques centrales peuvent (et surtout doivent) diriger l’évolution économique. En d’autres termes : si l’objectif est d’empêcher une récession, alors pour Lagarde, cet objectif justifie tous les moyens. Il n’y a rien de mal à vouloir éviter les récessions, mais la réalité économique est que les récessions sont une partie indissociable du développement économique. Il n’y a rien de mal à vouloir sortir avec Miss Univers, mais la réalité est que ce n’est pas une option.

Politique monétaire non conventionnelle
De Banque centrale considère Lagarde comme « l’héroïne de la crise financière mondiale ». Selon elle, la politique monétaire non conventionnelle peut donc aussi être qualifiée de positive. Cela n’augure rien de bon pour ce que je considère comme une évaluation approfondie hautement souhaitable de la stratégie monétaire de la BCE. Si, en tant que banque centrale, vous maintenez les taux d’intérêt à 0 % pendant une décennie et prenez toutes sortes de mesures non conventionnelles pour stimuler l’inflation (sans y parvenir), alors il est logique de procéder à une évaluation indépendante pour voir ce qui ne va pas. .

Une telle évaluation doit donc porter sur la stratégie de la banque. Lagarde ne me semble pas être la personne compétente pour procéder à cette évaluation, car elle est déjà convaincue d'avance qu'il n'y a rien de mal dans la stratégie de la banque. Les partisans de sa nomination louent l'influence politique de Lagarde. C'est bien sûr le résultat du fait qu'elle est impliquée de longue date dans le monde politique. Aussi formidable que cela puisse être, Lagarde est personnellement trop politique pour le poste de capitaine un grand Banque centrale. 

Plus souvent non que oui
En tant que présidente de la BCE, elle doit être capable de dire « non » aux hommes politiques plus souvent que « oui ». Je me demande si elle sera capable ou disposée à le faire. Il est vrai qu’elle disait souvent « non » à la tête du FMI, mais c’était souvent un « non » aux pays en développement ou aux pays relativement petits. Reste à savoir si Lagarde pourra aussi dire « nein » ou « non » à l’Allemagne, à la France ou à l’Italie. Compte tenu de tout cela et des déclarations précédentes sur les questions monétaires, il semble très probable que Lagarde suivra le cap monétaire fixé par Draghi. 

Dans le passé, elle a exprimé un ferme soutien aux politiques actuelles de la BCE. Si elle a critiqué la banque, c'est parce que, selon elle, la BCE se précipitait trop rapidement vers une « sortie ». En d’autres termes : selon Lagarde, il n’est pas nécessaire que la politique de normalisation se fasse aussi rapidement. 

Intérêt à long terme inférieur à 0 %
Selon moi, il y a de fortes chances que la BCE maintienne son taux d’intérêt officiel à 0 % plus longtemps. Tout comme la possibilité que la banque centrale recommence plus tôt l’assouplissement quantitatif. Nous sommes définitivement entrés dans l’ère des taux d’intérêt bas. Les géologues divisent la période depuis la création de la terre en époques, avec des noms tels que Pléistocène. Par la présente, je baptise la nouvelle ère monétaire susmentionnée « Rentocène Zéro ».

radar de pluie
Propulsé par Agroweer

Appelez notre service client 0320 - 269 528

ou par courrier à soutienboerenbusiness. Nl

tu veux nous suivre ?

Recevez notre Newsletter gratuite

Des informations actuelles sur le marché dans votre boîte de réception chaque jour

login