La politique agricole commune (PAC) et la vision européenne de l’agriculture doivent être repensées. Le système de subventions, entre autres, doit être abordé. En particulier, les petites exploitations mixtes, les jeunes agriculteurs, les entrants latéraux et les zones où l'agriculture est confrontée à des limitations naturelles devraient bénéficier du soutien de la PAC.
C'est ce qu'indique le rapport final du soi-disant dialogue stratégique sur l'agriculture dans l'UE, qui a été présenté aujourd'hui à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Les 29 participants au Dialogue donnent leur point de vue sur l'agriculture dans le rapport « Une perspective partagée sur l'agriculture et l'alimentation en Europe », dont la Commission européenne peut tenir compte.
Les auteurs du rapport semblent partagés. « La production alimentaire et agricole joue un rôle stratégique dans le nouveau contexte géopolitique en tant qu'élément essentiel de la sécurité européenne », a-t-il déclaré. Ce thème, ainsi que celui d'un niveau de vie raisonnable pour l'agriculteur, est en fait central depuis le début de la PAC, il y a plus de 60 ans. D'un autre côté, l'accent est mis sur une agriculture plus durable, sur l'environnement et sur les aspects sociaux de l'agriculture, tels qu'une campagne agréable à vivre et le rôle des jeunes dans le secteur.
Préparer la PAC à l’expansion
Les politiques actuelles doivent être adaptées aux défis actuels et futurs et accélérer la transition vers une agriculture durable, compétitive et rentable. «Cela est également essentiel pour que la PAC soit adaptée à ses objectifs dans le contexte de l'élargissement de l'UE», indique le rapport. La PAC devrait se concentrer sur trois objectifs : soutenir socio-économiquement les agriculteurs qui en ont le plus besoin, encourager les pratiques agricoles souhaitables en termes d'environnement et de bien-être animal et créer des conditions favorables aux zones rurales.
Un soutien ciblé est nécessaire pour empêcher les agriculteurs de quitter leur exploitation et leur offrir un revenu décent. Les petites exploitations mixtes, les jeunes agriculteurs, les entrants latéraux et les zones présentant des limitations agricoles naturelles devraient bénéficier d'un soutien particulier de la PAC.
La durabilité est le mot magique
La durabilité est également largement abordée dans le rapport. Un peu boiteux peut-être, mais le mot « durable » apparaît 175 fois dans le rapport de 110 pages, « transition » 135 fois, tandis que « revenu » est mentionné 35 fois. La durabilité signifie, entre autres, que le secteur reste dans les limites planétaires, protège l'environnement et réduit les émissions de gaz à effet de serre. Cette tâche ne relève pas uniquement du secteur agricole. Selon le rapport, la durabilité est une tâche qui incombe à l'ensemble de la chaîne. Le consommateur a également un rôle à jouer et les États membres doivent « faire de l'alternative saine et durable le choix facile ». La tendance vers moins de produits d’origine animale et davantage de produits végétaux doit être davantage stimulée.
L'Europe n'est pas une île. La Commission européenne devrait aligner sa politique commerciale sur les objectifs de durabilité. « La Commission européenne doit mieux reconnaître la pertinence stratégique de l’agriculture et des produits alimentaires dans les négociations commerciales. » La stratégie de négociation actuelle et la manière dont les conséquences d'un accord de libre-échange sont évaluées doivent être révisées. En outre, un leadership fort est nécessaire pour réformer le cadre du commerce international.