Les conditions hivernales sur l'ensemble du continent européen ont entraîné une baisse considérable des températures, mais cela n'a pas encore causé de dommages aux céréales d'hiver. Toutefois, des dégâts dus au gel sont à craindre, notamment dans la région orientale. L'enneigement n'est pas suffisant partout. Les prévisions de rendement du blé ont donc été légèrement revues à la baisse.
Selon le dernier suivi des cultures de la Commission européenne, les effets néfastes sont restés minimes pendant la période froide qui a inclus le mois de janvier. Cela ressort clairement des données les plus récentes. Les cultures céréalières ont été durcies juste à temps, de sorte qu'il n'y a pas à craindre de dégâts majeurs. Le message diffère donc légèrement du « Strategy Grains Report » de la mi-janvier. Dans ces prévisions, la récolte européenne de blé a été réduite de 145 à 143,8 millions de tonnes.
Quelques dégâts dus au gel sont encore attendus sur l'ouest de la France, la Grande-Bretagne et le Danemark. Les cultures céréalières dans ces zones sont moins endurcies. Pour y parvenir, la température doit redescendre en dessous de zéro. La Commission s'attend à de nouvelles gelées jusqu'à fin janvier, mais sans impact majeur. Si l’on considère les prévisions pour les trois prochains mois – si elles sont réalistes – on s’attend à une tendance plus chaude que la moyenne.
La situation en Ukraine est la seule sujette à controverse. Le rapport indique qu'il est tombé suffisamment de neige dans presque toutes les régions et que les cultures se sont durcies. Cependant, les images satellite montrent un dégel généralisé dans le sud du pays, provoquant la disparition presque complète de la neige. La température descend jusqu'à -22 degrés Celsius la nuit, ce qui peut certainement causer des dégâts. Le centre de l’Ukraine et la Russie ont bénéficié d’une couverture neigeuse de 5 à 60 centimètres. Cependant, il n'y a pratiquement pas de neige autour de la ville de Krasnodar, dans le sud de la Russie. Mais avec des températures descendant jusqu’à -10, il n’y a guère de crainte de passer l’hiver.
En Allemagne, en Pologne et dans les Balkans, la couverture neigeuse se situe entre 2 et 20 centimètres. Les cultures sont en dormance hivernale. Cependant, au nord de la vallée du Danube, il n'y a pratiquement pas de neige, mais la température a considérablement baissé. Le temps froid en Europe du Nord et centrale se traduit par un temps instable autour de la Méditerranée. En conséquence, 25 à 130 millimètres sont tombés récemment en Espagne et en Grèce, causant d'importants dégâts aux cultures agricoles.
L'USDA ajuste également les chiffres pour les récoltes de céréales aux États-Unis. Les conditions froides et sèches du mois de décembre ont affecté les cultures de blé dans les plaines américaines. L’état du blé de l’Oklahoma n’a que 25 pour cent de ses récoltes en bon ou en excellent état. L'année dernière, à la même période, ce chiffre était de près de 75 pour cent. Le marché du blé à Chicago a donc connu un petit rebond, surtout la semaine dernière, même si la peur de Trump sera plus grande que celle d'un hivernage.
Le Matif à Paris reste extrêmement stable à 170 euros. Insensible aux vicissitudes entourant la météo hivernale. Cela a peut-être tout à voir avec les chiffres des exportations françaises. Pour le blé tendre, c'est le plus bas depuis 1999. Par rapport à l'année dernière, le volume des exportations a diminué de plus de 30 pour cent. Les exportations vers les pays hors UE ont diminué de 40 pour cent par rapport à la même période de l’année dernière. FranceAgriMer estime les exportations de blé 2016-17 à 4,7 millions de tonnes, contre 8 millions de tonnes la saison dernière. Le pays le doit à la pire récolte depuis trente ans. Les revenus excédentaires de 2015 n’ont guère contribué au volume des exportations.
Le CBoT laisse son prix évoluer et répond au cours de la semaine 3 par un léger mouvement à la hausse. A Paris, la tendance est très soutenue.