Alors que nous avons dû faire face à une forte gelée nocturne en Europe, il en a été bien autrement aux États-Unis. Jusqu'à 40 centimètres de neige y sont tombés. Il menace en outre les semis de printemps.
Les fermes du Midwest continuent de déblayer les décombres, car une vaste zone a été durement touchée par les inondations. Début avril, certains États ont de nouveau été frappés par un blizzard de type « cyclone à la bombe », provoquant de fortes chutes de neige.
Météo hivernale persistante
Il continue de geler et de neiger dans les États américains, les Dakotas en particulier ont dû en faire les frais. Les conditions hivernales provoquent également de nombreuses perturbations au Nebraska et au Minnesota, obligeant le géant céréalier Cargill à fermer certains sites de stockage et de transbordement. Les agriculteurs de grandes cultures sont principalement gênés parce qu'ils ne sont plus en mesure de transporter les céréales, tandis que les éleveurs craignent pour leur bétail.
Le gel et la neige persistants retardent les semis de céréales et de maïs de printemps ; en aucun cas, les travaux préparatoires ne pourront avoir lieu. En conséquence, la CBoT de Chicago pour le maïs a ouvert en hausse lundi 15 avril. Le blé a en fait ouvert en légère baisse. L'USDA (le Département américain de l'Agriculture) fournira de nouveaux chiffres concernant l'avancement des semis.
Recettes d'Amérique du Sud
Ce qui freine encore davantage les marchés, c'est la disponibilité mondiale des céréales. Les prévisions concernant la récolte de soja argentine ont été corrigées à la hausse : à 55 millions de tonnes. L'agence brésilienne de statistiques Conab s'attend également à ce que davantage de récoltes de soja et de maïs soient récoltées. En Inde, on utilise des « précipitations de mousson » moyennes, ce qui est positif pour le développement des céréales.
Sécheresse en Europe
En Europe, la situation peut encore changer. Après une période de gel, la température augmente considérablement vers Pâques, avec peu ou pas de précipitations dans toute l'Europe. L'automne dernier, les semis ont été effectués dans des conditions extrêmement sèches, de sorte que plusieurs parcelles sont creuses et souffrent de bifurcation. Après un hiver sec, les cultures céréalières ont du mal à se développer correctement.
En conséquence, l'agence française de marché Stratégie Grains a légèrement revu à la baisse ses prévisions de rendement. Cependant, en partie en raison d'une superficie plus grande, les prévisions actuelles sont toujours supérieures de 15 % à celles de 2018. Une diminution de l'orge est également attendue. L'agence nationale FranceAgriMer a publié un état des récoltes de blé légèrement moins rose. Le temps plus chaud joue en faveur des cultures de maïs.
Une augmentation à venir ?
Comme aussi dans le éclair de céréales du lundi 15 avril, il en faudra davantage pour faire remonter le marché des céréales. Le Matif à Paris reste stable pour le blé. Si le bruit autour de la sécheresse continue de croître, une augmentation est inévitable.