Les nouvelles sur la Chine envahissent actuellement le marché des céréales. En particulier, les craintes entourant le ralentissement économique - suite à l'apparition du coronavirus - font chuter les prix. De plus, l'accord commercial entre les États-Unis et la Chine ne porte toujours pas ses fruits, alors que ce pays achète ailleurs.
1. Importation australienne
L'un des pays où la Chine achète beaucoup de blé cette saison d'exportation est la France. Le pays asiatique est désormais devenu le deuxième client, après l'Algérie, son « marché intérieur ». La Chine a également récemment acheté 1 expéditions de blé en provenance d'Australie pour une livraison entre mars et mai. Selon les commerçants, cela représente au total 9 500.000 tonnes. Ce qui est encore plus frappant : la qualité (teneur en protéines) du blé australien est faible et son prix est très élevé sur le marché mondial.
Cet accord de vente a un impact si l'on considère que le département américain de l'Agriculture (USDA) prévoit un niveau d'exportation de 8,4 millions de tonnes pour 2019-2020 en Australie. Cette transaction représente 6% de ce total. Il y a eu de nombreuses discussions sur le niveau du volume des exportations. D'autant plus qu'après une sécheresse extrême, des doutes subsistent quant à la capacité du pays à exporter autant. Trouver du blé à haute teneur en protéines est particulièrement difficile.
Le soja et le maïs sont des produits beaucoup plus importants que la Chine achète chaque année. Le quota d'importation de 9,6 millions de tonnes n'est presque jamais entièrement atteint. Pour 2019-2020, le Conseil international des céréales estime que le pays achètera 3,6 millions de tonnes.
2. Le coronavirus
Le commerce des matières premières est à un niveau bas en raison du Nouvel An chinois la semaine dernière. Ce qui n’arrange pas les choses, c’est l’épidémie du coronavirus, qui se propage comme une traînée de poudre et fait désormais son apparition en Europe. Cela freine la croissance économique, ce qui affecte, entre autres, la consommation et les importations de céréales. Les analystes s’attendent à ce que le virus maintienne pour le moment le reste du monde sous son emprise. Cela se reflète directement, entre autres, dans la baisse du prix du pétrole brut.
3. Respect des accords commerciaux
Pendant ce temps, les analystes et les traders attendent toujours des mesures concrètes après la signature de l’accord de phase 1 entre les États-Unis et la Chine. Jusqu’à présent, le moteur des exportations de maïs et de soja ne tourne toujours pas. L'impasse est très particulière, écrit le journaliste Jon Hilsenrath du Wall Street Journal. «La Chine, État à parti unique d'origine communiste, affirme que le libre marché doit faire son travail avant d'acheter des matières premières. Les États-Unis, voix capitaliste, prônent l’intervention de l’État pour faire respecter les accords.»
La récolte du soja en Amérique du Sud est en cours, ce qui pourrait avoir un effet à la baisse sur les prix mondiaux. La pluie a permis à la récolte d'être plus positive qu'on ne le pensait auparavant, ce qui a permis au Brésil et à l'Argentine de récolter davantage de produits. Cependant, la récolte brésilienne a été retardée en raison de la sécheresse survenue plus tôt cette saison.
Les exportations américaines de matières premières sont encore loin derrière les prévisions, même si elles sont supérieures de près d'un quart à celles de la même période de l'année dernière. Les jours les plus sombres appartiennent désormais au passé.