Même s'il pleut et qu'il fait froid en Europe, les précipitations dans d'autres régions productrices ont un effet modérateur sur les prix du blé. L'amélioration des conditions, notamment aux États-Unis, maintient pour l'instant les prix du blé dans des eaux calmes.
Un printemps froid et sec dans les régions productrices de blé des États-Unis ce printemps a fait naître des craintes quant à la récolte américaine de blé d'hiver. Des précipitations importantes dans l’État du Kansas – le plus grand État de blé du pays – entraînent un léger ralentissement des prix internationaux. En fait, selon le Wheat Quality Council, les cultures n’ont pas connu un aussi bon rendement depuis 20 ans. Dans les régions du nord de l’Amérique (et aussi du Canada) où l’on cultive le blé de printemps, il fait encore très sec.
Récolte tardive
Plus près de chez nous, les cultures céréalières du sud de l’Europe et des Balkans en particulier bénéficient d’un temps pluvieux. En Europe du Nord-Ouest et centrale, il reste relativement froid pour cette période de l'année. Les cultures se développent très lentement par rapport aux 2 années précédentes. Les vendanges ne seront certainement pas précoces cette année.
La CBoT de Chicago a vu la semaine dernière une dégradation du contrat de juillet d'environ 10 dollars la tonne, à l'équivalent de 247,74 dollars. Le Matif se balançait un peu plus et parvenait à mieux tenir le coup. La semaine s'est finalement terminée à 212,75 € pour le contrat d'août. Lundi 24 mai, la Bourse de Paris écrira à nouveau des chiffres rouges avec un prix qui touchera le fond autour de 208 à 209 euros la tonne. Ce prix a été atteint pour la dernière fois début avril.
L'étanchéité demeure
Malgré l'amélioration des conditions, l'offre mondiale reste limitée cette saison. Nous le remarquerons certainement la saison prochaine, même avec une récolte plus qu'abondante. Pour l'UE et le Royaume-Uni, 145,8 millions de tonnes de blé sont désormais attendues, contre 141,5 millions de tonnes. Cela est dû à la pluie qui est tombée dans la plupart des endroits. Compte tenu des circonstances et des attentes, avec un temps plus chaud à venir, le prix résiste toujours bien. 79 % des récoltes de blé françaises sont désormais jugées bonnes à excellentes. L'année dernière à la même époque, ce chiffre n'était que de 57 %.
Le marché céréalier attend de nouveaux chiffres de superficie de l'USDA pour voir si les agriculteurs américains et canadiens ont semé plus de blé de printemps qu'on ne le pensait auparavant. Plus de 80 % du maïs grain est désormais semé, contre une moyenne de 68 % fin mai. Plus de 60 % du soja a également été semé, contre une moyenne de 37 %.
Moins de blé du Canada
On pense que la combinaison de la superficie cultivée et de la sécheresse entraînera une récolte de céréales canadienne plus faible cette saison. La dernière estimation du ministère canadien de l'Agriculture, AAC, est de 31,06 millions de tonnes. Cette saison, elle est estimée à 35,2 millions de tonnes.
De plus en plus d’agriculteurs choisissent de semer du maïs ou du colza. Ces cultures ont connu une hausse des prix plus importante que celle du blé. La superficie s'élève à 9,4 millions d'hectares, contre 9,94 millions d'hectares estimés le mois dernier. Le volume des exportations diminue également. Reste à savoir quel sera le résultat de la récolte par hectare.
Il fait très sec à l’ouest, mais il pleut suffisamment à l’est. La sécheresse garantit que les semis peuvent être effectués rapidement et rapidement. À la mi-mai, beaucoup plus de terres avaient été semées que l'an dernier. Une récolte canadienne plus faible est compensée sur le marché mondial par une plus grande quantité de blé russe.