Les producteurs d'éthanol au Brésil ont vendu 32 % de carburant de moins le mois dernier que le même mois un an plus tôt. Cette demande plus faible d'éthanol, combinée à de meilleures perspectives de récolte de canne à sucre dans l'Union européenne, en Thaïlande et en Inde, entre autres, exerce une pression à la baisse sur les prix du sucre.
Le gouvernement brésilien hésite depuis un certain temps à laisser la hausse des prix mondiaux du pétrole se répercuter sur les prix nationaux des carburants. Lundi 14 février, la cotation du pétrole Brent s'élevait à plus de 95 dollars le baril, son plus haut niveau depuis septembre 2014. Tant que les prix de l'essence dans le pays n'augmentent pas, l'éthanol, un biocarburant, n'est pas compétitif. Le mois dernier, la demande de ce carburant au Brésil a chuté de 32 %. La baisse de la demande d'éthanol encourage les usines à utiliser la canne à sucre pour produire du sucre plutôt que du biocarburant.
Je m'attendais à plus de sucre
Dans le même temps, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a récemment exprimé l’espoir que les approvisionnements mondiaux en sucre augmenteraient de toute façon. En effet, les attentes en matière de rendement pour l'Union européenne, la Russie, l'Inde et la Thaïlande ont été ajustées positivement en raison des conditions météorologiques favorables dans ces pays. La production mondiale de sucre est estimée à 2021 millions de tonnes pour la campagne 2022/173,7. C'est 2,2% de plus qu'une saison plus tôt. En outre, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture prévoit que la consommation de sucre augmentera de 1,9 %. Cela signifie que le retour aux niveaux d’avant la crise du coronavirus semble avoir commencé.
L'organisation souligne toutefois que l'équilibre entre l'offre et la demande restera tendu. Pour répondre à la demande croissante, les principaux pays exportateurs et consommateurs de sucre doivent puiser dans leurs stocks et réserves des saisons de récolte précédentes. D’ici la fin de cette campagne, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture s’attend donc à une légère baisse des stocks mondiaux de sucre.
Pression à la baisse
La combinaison des facteurs ci-dessus entraîne une tendance à la baisse des prix du sucre. Ceci après une longue période de hausses. Mardi 15 février, la cotation à l'Intercontinental Exchange a clôturé à 423,26 € la tonne. Il s’agit du niveau le plus bas depuis septembre 2021 ; puis la cotation a atteint un plancher de 392 € la tonne. Les analystes s'attendent à ce que la tendance à la baisse des prix se poursuive pendant plusieurs mois. Après tout, les inquiétudes concernant l’approvisionnement en sucre pour cette année diminuent rapidement.