Le blé et le maïs continuent de progresser tant sur les bourses européennes qu'américaines. L'optimisme quant à une demande accrue de biodiesel ajoute une dimension supplémentaire au marché des céréales déjà tendu, selon les analystes.
Le contrat blé mai s'est clôturé hier sur le Matif à 399,25 € la tonne. Les contrats pour la nouvelle récolte poursuivent également leur tendance à la hausse. Le contrat de septembre s'est clôturé à 370,25 € et celui de mai 2023 s'est négocié à 360 € la tonne. Sur le CBoT, les prix du blé ont augmenté de 2,1% à 1103,75 374 dollars le boisseau (environ 1,5 euros la tonne). Le maïs a augmenté de 776,25% à 282 dollars le boisseau (environ XNUMX euros la tonne). C'est le prix le plus élevé depuis un mois.
La guerre en Ukraine et la sécheresse aux États-Unis constituent actuellement une base solide pour le marché des céréales. Le gouvernement américain est allé encore plus loin hier en projetant d'utiliser davantage de biocarburants. Biden veut encourager les Américains à faire le plein de biocarburant supplémentaire entre le 1er juin et le 15 septembre. Il souhaite y parvenir, entre autres, en stimulant la demande d'essence E15 (avec 15 % de bioéthanol). Selon les analystes, il s’agit d’une mesure d’urgence visant à maîtriser à nouveau les prix relativement élevés du pétrole et l’inflation qui en découle. Quoi qu’il en soit, une inflation élevée stimule le marché des céréales. Les matières premières au sens large sont considérées par les investisseurs comme un moyen relativement sûr de se protéger contre l’inflation.
Une grève des transporteurs en Argentine pose des problèmes pour l'exportation de céréales dans ce pays d'Amérique latine. L’arrêt de travail survient à un moment très inopportun de l’année. Les transformateurs de soja tournent à plein régime pour produire de la farine et de l’huile de soja. Cette situation risque désormais de s'arrêter. L'Argentine est un acteur majeur sur le marché mondial du soja (transformé) et du maïs et cette grève provoque des tensions supplémentaires sur le marché.
L’Inde est-elle le géant endormi ?
L'agence d'achat d'État égyptienne GASC envisage d'ajouter l'Inde comme pays de confiance pour les importations de céréales. Une délégation du ministère égyptien de l'Agriculture en Inde a "commencé une étude sur les mesures phytosanitaires et la qualité des céréales indiennes en vue de la reconnaissance de l'Inde comme pays de confiance pour les importations de blé", a déclaré le ministère de l'Approvisionnement à Reuters. L'Égypte recherche des fournisseurs supplémentaires pour compenser la perte (partielle) de blé de la Russie et de l'Ukraine. L’Inde est régulièrement mentionnée comme un pays où il existe encore un grand potentiel d’exportations supplémentaires. Plusieurs analystes émettent des commentaires critiques à ce sujet. Selon les chiffres de l'USDA, pour la campagne 2021/2022, les États-Unis, l'UE, le Canada et l'Australie représenteront 49 % des exportations mondiales de blé, malgré une récolte médiocre dans trois de ces quatre pays. La Russie, l'Ukraine et le Kazakhstan représentent 29 %. Le sous-continent indien suit de loin avec une part de 4 % du marché mondial. Des exportations supplémentaires de l’Inde contribueront à réduire les pénuries, mais les analystes préviennent qu’il ne faut pas surestimer cet effet.