Les prix des céréales continuent d'augmenter. Le prix du blé au Matif a même clôturé au-dessus de 400 € la tonne lors de la dernière journée de bourse, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis plus d'un mois. Selon les analystes, les inquiétudes quant à la quantité suffisante de céréales sur le marché mondial sont à l'origine de la hausse des prix.
Le contrat de mai sur le Matif s'est clôturé hier à 403 € la tonne. Soit une hausse de 3,50 € par rapport au cours de clôture précédent. Les contrats pour la nouvelle récolte étaient également en hausse. Le contrat de septembre s'élève à 370 € la tonne et celui-ci diminue à 361,25 € la tonne pour le contrat de mai 2023. Il est frappant de constater que les contrats pour la récolte 2023 ont également considérablement augmenté ces derniers jours. De prix inférieurs à 300 € la tonne lundi, les contrats pour la période septembre 2023 à mai 2024 oscillent désormais autour de 310 € la tonne.
Les prix du blé et du soja ont également augmenté sur la CBoT. Mais en Amérique, c’est surtout le maïs qui vole la vedette. Hier soir, le CBoT a clôturé à 783,50 $ le boisseau (environ 283 € la tonne). Il s'agit du prix le plus élevé depuis 2012. Une superficie plus petite que prévu aux États-Unis, la sécheresse au Brésil, les problèmes de semis en Chine en raison des confinements dus au corona et bien sûr la guerre en Ukraine, sont autant de facteurs souvent cités comme la cause de la hausse des prix.
Remarquable
La hausse des prix des céréales au cours de la dernière séance de bourse a surpris certains analystes. Le marché est tendu, ce n’est pas une nouveauté. Mais le fait que les cotations augmentent désormais relativement rapidement en Europe et en Amérique sans aucune raison immédiatement apparente est pour le moins remarquable. En fait, avec les risques de pluie plus élevés dans les prairies du sud des États-Unis, une stabilisation ou une légère correction du cours du blé en particulier serait plus logique.
la sécurité alimentaire
Les perturbations du marché international des céréales mettent en danger la sécurité alimentaire. Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) mettent en garde contre ce phénomène dans une déclaration commune. Les organisations appellent donc à une coopération coordonnée au niveau international pour garantir la sécurité alimentaire. En outre, les pays ne devraient pas imposer d’interdictions sur les exportations de produits alimentaires et d’engrais. Les pays les plus pauvres sont les plus vulnérables aux conséquences des évolutions récentes. Mais, préviennent les organisations, les pays à revenu intermédiaire deviennent également de plus en plus vulnérables et c'est là que vit la majorité des pauvres de la planète.