Le prix du gaz européen a atteint ces derniers jours les niveaux d'avant-guerre. Autrement dit, le prix est plus bas qu'au début de la guerre entre la Russie et l'Ukraine le 24 février. La baisse des prix est perceptible car les tensions entre la Russie, l'Ukraine et l'Occident sont toujours vives, l'approvisionnement en gaz naturel ayant également une position stratégique.
Le prix du future TTF sera en moyenne de 25 € le MWh ce mercredi 84,71 mai. C'est plus de 10 € de moins que les 94,54 € par MWH d'une semaine plus tôt, le mercredi 18 mars. Le prix du gaz a chuté à plusieurs niveaux au cours de la semaine dernière, avec 83,29 € par MWh lundi, soit le prix le plus bas depuis le 22 février de cette année. L'évolution du marché du gaz montre que l'émotion de la guerre semble s'estomper lentement chez les commerçants, même si les choses ne se calment certainement pas en Ukraine et toutes les tensions politiques qui l'entourent.
L’approvisionnement en GNL se poursuit sans problème
Par exemple, le géant énergétique russe Gazprom a annoncé la semaine dernière qu’il ne fournirait plus de gaz à la Finlande. Le voisin scandinave de la Russie souhaite rejoindre l'OTAN et ne pas payer le gaz russe en roubles. Au final, cela n’a pas perturbé le marché du gaz. Fin avril, la Russie a coupé le gaz vers la Pologne et la Bulgarie. Dans d’autres pays, comme l’Italie, des voies financières ont été trouvées pour permettre de payer le gaz naturel en roubles.
Les températures plus élevées en Europe, combinées à l'énergie solaire et éolienne, entraînent une demande de gaz relativement limitée pendant cette période. L’approvisionnement des méthaniers en provenance notamment des États-Unis se poursuit bien. Le hic, c’est peut-être qu’une hausse des prix du gaz est également attendue aux États-Unis, car la consommation de gaz y augmente également. Pas tant pour chauffer les foyers que pour les rafraîchir. Les approvisionnements en gaz aux Pays-Bas ont été raisonnablement reconstitués au cours de la période récente pour atteindre 34 % de la capacité disponible.
Les analystes s'attendent à ce que le prix du gaz baisse lentement au cours de la période à venir, surtout si les émotions des commerçants concernant les tensions politiques continuent de se détériorer sur le marché. Le prix du gaz reste cependant loin du niveau stable d’environ 20 à 25 euros ou moins par MWh avant 2021.