Le marché du blé oscille entre espoir et peur

Le contrat blé de septembre sur le Matif a clôturé en baisse de 3,75 € à 381,75 € la tonne. Sur le CBoT, le contrat de juillet a clôturé en hausse de 2,7% à 10,74.75 $ le boisseau (environ 379 € la tonne). Paris et Chicago réagissent à l'opposé aux informations en provenance d'Ankara. La Turquie tente de rassembler la Russie et l’Ukraine pour rouvrir les ports de la mer Noire aux exportations de céréales. Les négociations sur cette question sont dans une impasse. L'Ukraine qualifie les demandes russes de déraisonnables. Le Kremlin affirme que les sanctions occidentales constituent le principal problème pour les exportations de céréales.

Garanties internationales
Les réserves de céréales dans la zone sous contrôle ukrainien sont encore à moitié pleines. C'est ce qu'a déclaré hier Mykola Gorbatchev, directeur de l'Association ukrainienne des céréales, lors d'une conférence du Conseil international des céréales (CIG), rapporte l'agence de presse Reuters. Au total, cela concerne environ 30 millions de tonnes de céréales encore dans les silos, sur une capacité totale de stockage d'environ 55 millions de tonnes. Dans les zones occupées par la Russie, il y a encore 13 à 15 millions de tonnes de céréales, selon Gorbatchev. Il estime que si les ports de la mer Noire ne s'ouvrent pas, l'Ukraine pourrait exporter au maximum 20 millions de tonnes de céréales au cours de la saison à venir. Les capacités disponibles seront principalement utilisées pour l’exportation de graines de tournesol au détriment du blé et du maïs.

"La récolte commence dans un mois. Nous avons suffisamment de stockage pour le blé et l'orge. Les problèmes surviennent en novembre, lorsque les agriculteurs commencent à sécher le maïs", a déclaré Gorbatchev. Selon lui, les négociations en Turquie sur les exportations de céréales ont peu de chances d'aboutir sans le soutien, par exemple, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. "Je ne pense pas qu'une entreprise puisse charger des céréales ukrainiennes si la Russie et la Turquie signent quelque chose. L'assurance ne couvre pas ces risques. Nous avons besoin de garanties internationales, et ce n'est qu'à ce moment-là que le transport des céréales reprendra."

Le soja a considérablement augmenté
La cotation du soja à la CBoT continue d'augmenter régulièrement. Lors de la dernière séance de bourse, les prix du soja ont augmenté de 6,7 % à 17,40 $ le boisseau. Une bonne demande fournit un plancher solide au marché et le prix élevé du pétrole a encore fait grimper les prix. La Chine a importé 20 % de soja de plus en mai qu'en avril, selon les chiffres des douanes publiés aujourd'hui. De cette saison jusqu'en mai, la Chine a importé 9,67 millions de tonnes de soja. L'année dernière, à la même époque, le compteur s'élevait à 9,61 millions de tonnes. Cela signifiait rattraper son retard. Au cours de la première moitié de la campagne, les importations ont pris du retard en raison des mauvaises conditions météorologiques et des faibles rendements au Brésil, le plus grand fournisseur de soja.